La solitude des parents vieillissants, notamment lorsque la maladie frappe ou que l’un des deux disparaît, est un véritable crève-coeur pour notre génération qui a déjà bien souvent soi-même à veiller sur ses enfants et/ou petits-enfants, son mari et garder son job ? La pandémie n’a fait que mettre en lumière et accélérer ce terrible phénomène d’isolement. Quelles solutions s’offrent à eux et à nous ?
La solitude encore plus grande qu’à la maison
Une fois qu’on a compris que rester chez soi est devenu impossible –« Ma mère m’appelle plusieurs fois par jour à mon bureau, je dois passer la voir chaque jour avant de rentrer et je n’ose plus m’absenter pour un week-end ! » raconte une de nos lectrices-, il est difficile de choisir dans le panel des maisons de retraite entre celles qui ont bonne réputation mais pratiquent des prix exorbitants, celles qui manquent de personnel, celles où la gestion parait douteuse et celles où la solitude parait encore plus grande qu’à la maison… Sans parler du fait que tout le monde ne peut pas avoir du personnel à demeure 24h/24 et que les fratries bien souvent éclatées font qu’on se retrouve seule ou à deux à « assurer ». Et puis, la solitude ne fait qu’accroître la perte d’envie de bouger, donc à terme la baisse de forme physique, et accélérer la perte d’autonomie tant redoutée…
Les résidences séniors ont le vent en poupe
Venu des États-Unis, le concept des résidences seniors propose une façon différente d’aborder la vie en rompant l’isolement, tout en gardant son indépendance, puisqu’elles ne proposent pas des chambres, mais des appartements, du studio aux quatre pièces, avec une cuisine entièrement équipée et adaptée. C’est aussi une bonne réponse lorsque sa maison (ou son appartement) est devenue trop lourde à porter et qu’on a envie d’être soutenu(e) ou bien que ses enfants ont quitté la région. Ces établissements disséminés un peu partout en France et à l’étranger accueillent des personnes à partir de 60 ans qui sont autonomes et ont le désir de ne pas être seules. C’est aussi une bonne façon d’anticiper une éventuelle future perte d’autonomie.
Certaines résidences comme le groupe Villa Beausoleil¹ proposent des espaces communs avec des distractions culturelles (cinéma, partenariats avec des musées, interventions d’étudiants, etc.) ou bien sportives (jardin, piscine, salles de fitness, de musculation, etc.) avec des programmes de remise ou de maintien en forme. Pour ceux et celles qui n’aiment pas ou ne souhaitent pas cuisiner, il existe une offre de restauration pour le déjeuner ou le dîner (restaurant ou bien service sur plateau en chambre). On peut ainsi inviter sa famille ou ses amis à partager un repas « comme à la maison ». S’il n’y a pas de personnel soignant comme dans les Ephad² (s’adressant aux seniors ne pouvant plus vivre sans aides spécifiques), les résidences du groupe offrent un service d’auxiliaires de vie présentes 24h/24.
Ce concept très en vogue concernant majoritairement des femmes autonomes (10% de couples, 10% d’hommes…) correspond aux souhaits des seniors d’aujourd’hui qui souhaitent briser l’isolement sans peser sur les enfants quand ils en ont et ne plus avoir la charge trop lourde d’une maison ou d’un appartement. Bouger, créer, s’intéresser, partager sont les maître-mots pour rester en forme le plus longtemps possible et c’est ce que propose la vie en société.
Marie-Hélène Cossé
¹Villa Beausoleil, groupe familial créé en 1967, propose trois types de séjour : « Découverte » jusqu’à 14 nuits ou « Temporaire » après une hospitalisation ou pendant les travaux de son appartement. Dans ce cas les appartements proposés sont entièrement meublés. « Permanent » avec des appartements équipés mais non meublés. Les prix de séjour dépendent des villes d’implantation et du type d’appartement. À partir de €1 670 par mois pour un studio sans offre de restauration, €2 260 pour un studio avec offre de restauration. Il existe 8 résidences en région parisienne et 7 en province, à proximité des commerces et des centres-villes.
²Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.