Carole Gaillard, femme de vin et vins de femmes

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Mettre en lumière les femmes vigneronnes, la richesse et la variété des terroirs de notre pays, défendre la gastronomie, l’élégance et l’art de vivre à la française, ce sont les désirs qui animent Carole Gaillard, fondatrice de Chais-Elles, un site internet dédié aux vigneronnes et à leurs vins, mais aussi une agence de création d’évènements oenologiques et d’oenotourisme. Retour sur une passion.

Des femmes de caractère

« Plus de 30% des vignerons sont des femmes » explique Carole. Celles-ci se répartissent en trois catégories. Celles dont l’exploitation a été transmise par un des deux parents (la transmission par la mère semble toujours plus difficile, précise Carole) et dans ce cas la fille est souvent fière de reprendre le flambeau familial et de le prolonger. Celles qui reprennent le Domaine suite au décès brutal du conjoint et, la troisième catégorie, ce sont les femmes de 40/50 ans, hyperactives, désireuses de changer de vie, qui achètent des vignobles et doivent tout découvrir du métier. Elles ont en général des moyens afin de pouvoir s’entourer des meilleurs pour faire de bons vins. Les femmes vigneronnes se connaissent souvent entre elles et sont même généralement fédérées en associations régionales ou inter-régionales par appellations.

« Un vin féminin ? Je ne sais pas ce que c’est. Un vin fait par une femme, oui. En revanche, il existe bien un palais féminin, différent de celui des hommes. » Carole Gaillard

Carole s’est donnée pour mission de révéler ces femmes vigneronnes et de leur donner la parole en organisant des salons, des forums, des mini-salons ou des dîners-dégustation afin de les connecter à des amateurs. Elle attend avec impatience la fin de la pandémie pour reprendre son activité et nourrir sa passion.

Fini les vins sucrés et les vins doux

Les habitudes de consommation ont changé ces dernières années et le palais a très nettement évolué. On peut citer les champagnes qui sont de moins en moins sucrés (ça ne change en rien à la bulle, le sucre apportait juste plus de rondeur). « C’est une époque difficile pour les vins moelleux de type Sauternes ou Jurançon. » explique Carole. Les consommateurs cherchent de la fraicheur et du gouleyant. On boit dorénavant les vins jeunes, on ne les laisse plus vieillir comme autrefois où il n’était pas rare de garder religieusement une bouteille 30 ou 40 ans que l’on ressortait à l’occasion d’un évènement. Comme on utilise moins de soufre, les vins se conversent moins longtemps. Un vin peut être bien fait, mais on peut ne pas l’aimer : chacun a son goût, son palais, sa mémoire gustative. Si on mange épicé par exemple, on préfère les vins solaires du Sud. Les vins bios (très peu de sulfites) ont le vent en poupe, notamment près des femmes, ainsi que les vins naturels (à savoir qu’ils ne se conservent pas et peuvent même -amusant !- changer au palais entre le 2e et le 3e verre au cours d’un même repas).

LES COUPS DE COEUR DE CAROLE

-Vin rouge : L’Imprévu(e) en Vallée du Rhône, un vin  gourmand, sur le fruit rouge, gouleyant et charnu aux tanins très soyeux, un vin de plaisir à déguster à l’apéritif, sur des salades estivales, des planches de charcuterie, des desserts aux fruits ou au chocolat.
-Vin blanc : Duo de Beaubois, un Costières de Nîmes solaire, généreux vif et charnu à déguster à l’apéritif, sur des poissons, des viandes blanches, des sushis, des fromages.
-Champagne : Tradition Legouge Copin, des fines bulles pour un champagne consensuel et empli de fraicheur.

Vous l’aurez compris, Carole souhaite avant tout sortir des sentiers battus, nous faire découvrir la France des terroirs, bousculer nos habitudes en nous révélant des vins moins connus et des pépites à l’excellent rapport qualité-prix. Découvrez ses coups de coeur sur sa boutique en ligne et pensez à la consulter si vous avez besoin de conseils pour un dîner professionnel, un mariage, une soirée ou bien si vous voulez monter votre cave.

Marie-Hélène Cossé

Chais-Elles

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