Si vous lisez cet article, c’est que l’envie d’écrire vous titille déjà ! La création littéraire fait référence à votre imaginaire, l’inspiration prend ses racines dans votre vécu, il ne vous reste qu’à vous lancer pour oser noircir des pages et ressentir plaisir et douleur à la fois.
Le mythe de l’écriture
Arthur Rimbaud disait que les écrivains sont d’« horribles travailleurs » car écrire demande un engagement profond et le goût d’une certaine solitude. Il faut en même temps être à l’écoute du monde et avoir la force de dépasser sa sensibilité pour transformer peur et enthousiasme en une histoire à partager. À la surface des vagues, nait l’écume qui efface l’ordinaire de nos vies pour en extraire ce qui est extraordinaire. Natalie Goldberg, auteure américaine, pense que tout le monde peut écrire « Nous sommes importants et nos vies sont importantes, à vrai dire magnifiques, et tous leurs détails sont dignes d’être rapportés. Voilà comment les écrivains doivent penser, voilà comment nous devons nous asseoir, stylo à la main ». L’écriture, une thérapie au même titre que le yoga ou la méditation, « permet de se pénétrer de sa propre vie et de parvenir à sa propre sagesse ».
Les premières règles
Garder le stylo ou la souris en mouvement, ne pas faire de pause pour se relire, ne pas raturer comme si vous rédigiez en écrivant, ne pas se soucier de l’orthographe et dépasser les marges de votre feuille si besoin, ne pas réfléchir mais faire place à la logique, aller droit au but que vous vous êtes fixé. En chacun d’entre nous, existe un censeur intérieur qu’il faut combattre pour écrire simplement ce que le cerveau voit et ressent et non pas ce qu’il devrait voir et ressentir. S’exprimer sans l’ego, libérer ses énergies, rester assis et méditer en conscience « C’est quand tu es présent que le monde est véritablement en vie ».
Le tamis de la conscience
Natalie Goldberg, à sa sortie de l’université, se met à écrire en reliant l’écriture à sa pratique de la méditation et décide de ne plus chercher de réponses en dehors d’elle-même. Oprah Winfrey l’a filmée pour un documentaire et son premier livre daté de 1986 a été vendu à plus de 6 millions d’exemplaires. Enfin traduit en français, il vient en aide aux apprentis écrivains. Lors d’atelier d’écriture, elle dit souvent à ses stagiaires « J’écris encore aujourd’hui page après page ce genre de lamentable apitoiement sur moi-même » car il est toujours difficile de connaître « les faces terribles de notre être ». Son conseil, établir des listes de sujets comme fabriquer du compost, se donner des horaires d’écriture, se libérer de son rédacteur en chef intérieur, ne pas penser qu’on existe mais que nos écrits sont le reflet d’un moment donné, une manière de sortir de soi-même.
Il ne faut rien faire croire à son esprit mais laisser ses pensées passer devant, donner la parole à ses obsessions, faire une place aux détails originaux et se dire qu’écrire est un geste profondément politique parce qu’on ne reste pas dans la chaleur de ses propres émotions mais qu’on les partage avec le monde entier.
Vicky Sommet
« Pourquoi écrire va vous rendre heureux » de Natalie Goldberg aux éditions Robert Laffont
Ateliers d’écriture
♦ Les ateliers d’écriture de la Maison Gallimard – Ateliers de la NRF
♦ Les Mots, une école d’écriture ouverte à tous
