Je suis allée pour la première fois en Angleterre au début des années 70 quand Londres était encore « swinging », quand des feux étaient allumés d’une part et d’autre de la Manche pour célébrer l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun (eh oui ! le tunnel n’existait pas encore), c’était aussi les Beatles (que la Reine avait anoblis dès 1965) et les Rolling Stones en toile de fond, je découvrais la politesse et l’amabilité de nos voisins britanniques ponctuées de « oh ! Dear » et autres délicatesses, ces Anglais qui pensaient que nous, en Europe continentale, conduisions « on the wrong side » of the road. Et puis j’y ai découvert le thé, toujours au lait, ces châteaux anglais, le Blenheim Palace de Winston, l’Hampton Court d’Anne Boleyn, cette campagne verte et moutonneuse et la reine Elizabeth toujours là dans le paysage, ce mélange immuable de tradition et de modernité, une héroïne warholienne en quelque sorte, source d’inspiration inépuisable pour ses sujets comme les Sex Pistols (le leader du groupe Jimmy Rotten n’a pas manqué de lui rendre hommage), une reine vêtue de couleurs pop, jaune citron, rose bonbon, vert menthe, qui n’hésitait pas à sauter en parachute avec James Bond ou à prendre le thé avec l’ours Paddington¹, mais une dame d’expérience aussi qui a su traverser les siècles en gardant son quant à soi, un vrai roc lorsque le reste s’écroulait, toujours dans son costume de reine protectrice et parée d’un sourire bienveillant et mesuré (so British…). Nous savons que Dieu sauvera la Reine !
Anne-Marie Chust
¹Je sais, c’était des montages !
À voir sur Arte TV ou YouTube : « La reine par elle-même », documentaire réalisé par Simon Finch à l’occasion du Jubilé de platine en 2022. Des images d’archives inédites et privées commentées par Her Majesty herself. 1h17mn, disponible jusqu’au 10/03/2023.
