Notre corps est essentiel dans notre manière d’appréhender le monde, par notre ressenti, notre regard, nos actions, mais il ne serait rien si le cerveau n’était pas partie prenante, car tout commence avec nos sens, des outils pour mieux vieillir et lutter contre ce mal-être qui nous envahit parfois.
Nos sens sont en mode veilleuse
Dans le monde d’aujourd’hui, notre sens olfactif a perdu en vigueur, notre odorat est très sollicité par les parfums agréables ou déplaisants, exemple le métro, notre sens visuel est à l’arrêt, enfermé dans une maison ou un bureau, notre sens gustatif s’est affadi, les plats industriels ont tous le même goût et les primeurs plus de goût du tout. Quant à notre sens du toucher, il prend en compte l’injonction de garder ses distances, de n’embrasser que du coude et de ne toucher que du regard pour éviter tout geste déplacé. En résumé, nous aurions perdu 80% de l’emploi de nos sens depuis 5 000 ans. Et comme nos organes, tissus ou cellules, parlent au cerveau, notre mode de vie a tari les informations émises par notre corps et le cerveau réagit en étant malade, dépression, anxiété, migraine, rien ne nous est épargné !
Qui dit cerveau, dit neurones
« Le cerveau est au service du corps et pas l’inverse », affirme Lucy Vincent, neurobiologiste, et Aristote, avant elle, l’avait déjà écrit « Il n’est rien dans notre intelligence qui ne soit passé par nos sens ». Si on ne voit pas de cerveau se promener seul, les êtres humains comme l’enfant acquièrent la position debout et se développent grâce aux réseaux neuronaux. Si on marche, on apprend la marche. Les pèlerins de St Jacques de Compostelle le savent. Plus ils marchent, plus la marche leur est naturelle, hormis la fatigue et le mal aux pieds. Et plus vous jouissez de la vie, plus vous construisez de nouveaux circuits neuronaux. Un défi relevé, un sport pratiqué, plus vous devenez confiants car la construction de ces réseaux se fait par la correction de nos erreurs qui vont remplacer les circuits déjà existants.
Cerveau fixe versus cerveau en croissance
Soit on est convaincu que les cerveaux n’acceptent pas de nouveaux concepts au-delà de leur compétence, cerveau fixe, soit on est convaincu qu’il est toujours en croissance et que toute nouvelle expérience lui permet de se développer. La seconde option est la plus attrayante et, si on y ajoute la motivation, la curiosité, les étapes de cette croissance seront vite chiffrables. À tout âge, on peut apprendre, retenir, expérimenter, à moins d’être atteint de la peur du ridicule, la gélotophobie. D’où la pratique de l’exercice proposée par les psychiatres, car elle est importante pour le développement du cerveau, même si Churchill prônait « No sport ! ».
Si vous adoptez la posture type « gagnant », « heureux », « confiant », il vous faut contrôler vos gestes pour que le ressenti soit perceptible dans votre corps, en faisant appel au cerveau avec lequel on ne peut tricher ! Pour vieillir bien, ne vous arrêtez jamais de bouger, si votre corps en a besoin, votre cerveau aussi !
Vicky Sommet
À LIRE pour exercer son corps et son cerveau « Tout commence avec le corps » de Lucy Vincent aux éditions Odile Jacob (septembre 2022).
