J’ai épousé un imposteur

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« Cette histoire est mon histoire… tout ce qui m’arrivait était tellement fou que je ne savais pas quoi faire d’autre que de l’écrire et de le dessiner ». Ces mots m’ont intriguée et j’ai lu pour vous l’histoire illustrée d’Alice, si étrange et si douloureuse à la fois.

Le début de son histoire

Alice est mariée à Marc et ils ont une fille Jeanne. Leur relation s’est intensifiée lors de leurs études, elle d’institutrice, lui de droit. Si au début il travaille à Paris dans une société de production de cinéma, il la rejoint tous les week-ends à Strasbourg jusqu’à ce qu’elle obtienne sa mutation dans la capitale. Ils se pacsent. Si lui mène grand train en sortant tous les soirs dans des évènements mondains avec réalisateurs et producteurs, Alice n’est jamais conviée et elle ne connaît ni ses relations de travail, ni ses amis. Ils parlent mariage et bébé, même si Marc ne s’implique pas dans sa grossesse, ni dans la préparation à l’accouchement. Jusqu’à ce fameux jour où ils rentrent après les fêtes du Nouvel An pour trouver porte close de leur appartement.

La sidération

Malgré quelques invraisemblances, Alice essaie de ne pas douter des paroles de son mari. Par exemple, un soir, il rentre avec trois heures de retard à la maison en arguant qu’un homme lui a volé son portable en lui mettant un couteau sous la gorge. Le stress que cet aveu engendre lui fait perdre les eaux et elle accouche avec trois semaines d’avance. Et donc, ce fameux soir, la clé n’ouvre pas la porte et les voisins déclarent que l’appartement a été vendu aux enchères. La police est prévenue, une amie les héberge, l’établissement de crédit dit que son mari était impliqué dans cette vente et même s’il nie et parle d’usurpation d’identité, le prêt soi-disant contracté ne l’a jamais été et aucun salaire de Marc ne figure dans les comptes.

La vérité éclate

La banque lui confirme que l’appartement n’a jamais été payé et Marc ne donnera plus jamais de nouvelles après être parti ce matin-là au travail. Alice, encore amoureuse, est pétrifiée, ses parents veulent porter plainte pour vol, mais le vol n’existe pas entre époux et chacun est en droit d’abandonner son foyer. Des impayés, des crédits à la consommation et des comptes vidés, Alice se retrouve seule avec son bébé, alors que lui obtient de ne pas libérer l’appartement tout de suite en expliquant que sa femme et son bébé venaient de mourir. Avec l’aide d’un psy et de son entourage, Alice doit se reconstruire en essayant de comprendre cette vie de mensonges. Devenue maman solo, elle reprend son travail et essaie de ne pas affecter son enfant avec son désespoir.

Comme Marc ne répond à aucune sollicitation, le juge n’exige pas de pension alimentaire, elle obtient le divorce et la garde parentale exclusive. Elle a l’idée de raconter son histoire en bande dessinée qui, une fois publiée, reçoit des témoignages de femmes qui ont vécu la même mésaventure. La manipulation est connue, mais encore difficile à expliquer.

Vicky Sommet

« L’imposture » de Marie Bosch (Les Enfants Rouges Editions, 2022)

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