La respiration holotropique

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Très informées sur les thérapies de bien-être : hypnothérapie, psychanalyse, acupuncture, réflexologie ou auriculothérapie, connaissez-vous la respiration holotropique ? C’est une pratique respiratoire qui génère une transformation du cerveau pour parvenir à une prise de conscience plus précise et plus ciblée de notre moi intérieur.

Respirer oui mais à bon escient !

Odile Chabrillac¹, naturopathe et thérapeute analytique, a été formée à l’analyse transgénérationnelle et à la respiration holotropique. « Vous êtes allongée sur un matelas, les yeux bandés ou non selon votre souhait, et vous vous engagez à respirer avec intensité pour apporter une modification dans votre cerveau, ce qui va élargir votre état de conscience et non provoquer un état de conscience modifiée comme avec l’usage de plantes ou de psychotropes ». L’hypothèse privilégiée est qu’avec cet exercice vous limitez le passage du sang dans le cortex et que vous augmentez l’arrivée de l’oxygène dans le système limbique². Le cortex se voit alors doté de certains pouvoirs et vous permet d’accéder à des états émotionnels non perceptibles au quotidien.

Le voyage holotropique

Cette technique est utilisée par les yogis et aujourd’hui adaptée au monde occidental. Elle a été mise au point par le psychiatre Stanislav Grof qui s’est joint aux grands noms de la psy américaine pour fonder la psychologie humaniste. Après avoir étudié les rites chamaniques, il a découvert que toutes les cultures ont développé des techniques de respiration pour produire des changements de conscience profonds.

« Accompagnée par une musique, on lâche tout, on oublie sa respiration et on se laisse porter comme si vous étiez sur une rampe de lancement et que, dans un temps très court, vous partiez pour un voyage à l’intérieur de vous-mêmes. Sans savoir ce qui va se passer, ni quels espaces vous allez atteindre, plus joyeux, plus apaisés ou plus douloureux. Le fait de vivre cette expérience en groupe est très facilitant car on n’entend pas ce que vit notre voisin et, en même temps, on s’autorise à aller dans des espaces inconnus, peut-être porté par l’énergie des autres participants. »

La primeur est donnée au vécu

Grof dit que cette expérience est efficace même si on n’analyse pas ce qui vient de se produire. « On a l’impression d’avoir monté une marche, d’être plus en phase avec ses émotions et de s’ouvrir à une partie de soi encore inconnue. On peut éprouver un ressenti physique avec des sensations d’énergies qui bougent dans votre corps, des lumières ou des fourmillements, un ressenti émotionnel avec des pleurs, des rires, des cris sans que rien ne soit associé à un vécu spécifique, ou enfin, trouver un espace narratif réel, être confronté à un passé qui resurgit ou à un rêve imaginé ». Toutes les personnes disent que même si elles sont fatiguées à la fin de ce voyage intérieur, elles sentent qu’un changement est survenu, elles éprouvent un déblocage et se retrouvent dans une réalité qu’elles savent mieux maîtriser.

Vicky Sommet

¹Blog Odile Chabrillac
²Système limbique : c’est un groupe de structures du cerveau qui jouent un rôle très important dans le comportement et en particulier, dans diverses émotions telles que l’agressivité, la peur, le plaisir ainsi que la formation de la mémoire.

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