Le style fait tout 

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La mode, vue de loin ou de près, nous interpelle, même si on affirme ne pas en être esclave. Mais apprenties fashionistas ou femmes de bon goût, vous ne pouvez ignorer ce que les marques nous donnent à voir et encore moins leurs injonctions inconscientes qui influent sur nos achats.

L’évolution des modes

La France a toujours été leader, telle Marie-Antoinette (conseillée par Rose Bertin, sa couturière), influenceuse avant l’heure qui a imposé les robes à panier dans toutes les cours. Côté masculin, le col « fraise » a séduit toute la noblesse d’Europe. Le premier styliste pourrait être Charles Frederick Worth qui a créé des collections saisonnières et exporté à l’étranger. En 1858, il invente l’étiquette à son nom et ses robes sont portées par Sissi, celle dite « aux étoiles ». L’impératrice Eugénie s’en empare pour donner le ton et viendront ensuite Jeanne Lanvin et Jacques Doucet, la haute-couture était née ! Mais le prêt-à-porter s’imposera avec ses catalogues et ses expositions dans les Grands magasins pour mettre à disposition de tous des robes signées.

Couture mondialisée

À commencer par le jeans, une pièce iconique de la mode depuis 140 ans, passé du pantalon de travail au vêtement quotidien, au bureau, dans la rue, au lycée, en jupe, pantalon, costume ou robe, sacs ou bottes, au cœur d’une industrie gigantesque en Europe comme dans des pays émergents. Les robes de soirée disparaissent au profit des robes légères et fleuries (merci Christian Dior et Grace Kelly), l’art s’imprime sur les tissus, témoins les robes Mondrian de Saint Laurent, bimbo, glamour ou sexy, décolletés ou robes transparentes, les couturiers se doivent d’inventer à chaque nouvelle saison le détail qu’il faudra absolument imiter pour être à la mode !

Unisexe ou égalité

Les femmes portent des costumes masculins et les hommes mettent des jupes. Ils se maquillent, gardent leur cheveux longs avec catogan, elles se coupent les cheveux à la garçonne et arborent fièrement une cravate sur leur chemisier. Le pyjama sort dans la rue et la jupe mini est repassée maxi. Le consommateur se rebelle, le T-shirt de l’armée américaine est plébiscité, la marinière rayée de la marine française fait des émules, le marcel des ouvriers séduit et le crop-top adopté par les deux sexes, celui qu’au Québec, on appelle le T-shirt bedaine. La toile de Jouy a quitté les murs, le cachemire d’Inde n’est plus l’apanage des maharadjas, le kimono a émigré et le Vichy remercie BB. Dans les sacs, le Kelly d’Hermès rend hommage à la Princesse, les Repettos de Rose ont été créés pour son fils Roland Petit, le Jackie de Gucci évoque Jacqueline Kennedy et les semelles rouges de Louboutin ont été inspirées par Roger Vivier.

Moins acheter, donc moins consommer, porter du vintage, du recyclé ou de la fripe, de l’occasion ou des matières écologiques, autant de questions à se poser pour autant de réponses à entendre. Une chose est sûre, l’unanimité vient de nos pieds, nous portons tous des baskets ou sneakers (to sneak signifiant glisser) pour glisser avec style dans ce monde démodé et nous sentir à la mode.

Vicky Sommet

« Mode de la haute couture à la rue » de Virginie Aladjidi et Cécile Perrin (Actes Sud Jeunesse, mai 2023).

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