Les vertus du thermalisme

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Des villes un peu poussiéreuses, Évian, Vichy ou Forges-les-Eaux, des gens sans âge la mine froissée souffrant de maux indéfinis, déambulant en peignoirs blancs et mules dans des palaces nostalgiques : telle était ma vision du thermalisme. La réalité est pourtant toute autre puisque 500.000 personnes environ suivent chaque année des cures thermales en France : que vont-elles y chercher ? 

De la naissance à nos jours. Si l’homme a découvert les vertus des eaux il y a plus de 2.000 ans (plus de 700 sources d’eaux bienfaisantes sont reconnues par l’Académie de Médecine comme ayant des vertus thérapeutiques), la médecine thermale a depuis prouvé son efficacité dans de nombreuses pathologies. Son développement répond aujourd’hui tant à l’allongement de notre durée de vie qu’aux maladies développées par nos modes de vie modernes et urbains.

Que soigne le thermalisme ? Tout ou presque tout, dans des établissements* répartis un peu partout en France et dédiés, en fonction de leur situation géographique, à certaines pathologies plutôt qu’à d’autres. Citons pêle-mêle : allergies, arthrose, asthme, dermatoses, diabète, obésité, rhumatismes, sciatiques, sevrage tabagique, troubles de la circulation et insuffisance veineuse, etc. Les cures permettent de :
– réduire les signes fonctionnels et biologiques de la pathologie elle-même ;
– diminuer la consommation médicamenteuse ;
– apprendre à mieux vivre avec sa pathologie et ainsi améliorer la qualité de vie.
Dans le cadre d’une étude mise en place par la Chaîne Thermale du Soleil et réalisée par l’Observatoire des Bénéfices Thermaux en 2014, des questionnaires anonymes ont été adressés à quelques 25.000 patients 3, 6 et 9 mois après leur cure afin d’en mesurer les effets. Au-delà de leur séjour, les chiffres prouvent que les curistes ont une meilleure approche de leur santé et notamment de la nutrition et de la pratique d’une activité physique, les deux conditions pour rester en bonne santé ou maintenir les bienfaits de leur cure. 

Quelques exemples de bons résultats. L’arthrose du genou est citée (35% des femmes sont concernées après 50 ans… ce qui rend la marche difficile). Les patients interrogés disent avoir gardé le bénéfice de la cure plusieurs mois après leur retour et noté par la suite une certaine facilité à monter et descendre un escalier. On peut aussi mentionner les lombalgies et lombo-sciatiques dont l’âge de survenue est variable. La douleur se situe en bas du dos et a pour origine le stress, l’insatisfaction au travail, l’humidité et le froid, une mauvaise position, un excès de poids ou le port de trop grosses charges. L’asthme, maladie en forte augmentation, est aussi indiquée comme recevant de bons résultats, avec le diabète etla rhino-sinusite chronique (il s’agit de la deuxième maladie chronique dans les pays industrialisés qui toucherait 17% de la population…). L’obésité (15% de la population, dont 3,5% d’enfants) et le surpoids sont très bien traités, puisque 85% des curistes sont réputés perdre du poids et réduire leur périmètre abdominal… Il existe aussi de nombreuses cures post-cancers.

Combien de temps et quel investissement ? La durée minimum d’une cure thermale est de 18 jours en continu, soit trois semaines, pour pouvoir être remboursée par la Sécurité Sociale (la prise en charge existe depuis 1947). Les médecins présents affirment que la durée est garante des résultats. Le coût moyen d’un séjour est de €1.500 (transport, hébergement, restauration, soins thermaux) dont €350 à €400** sont remboursés par la Sécurité Sociale et le reste est à la charge du patient (ou de sa mutuelle). Les lieux de villégiatures sont souvent dans des cadres enchanteurs qui permettent de joindre l’utile à l’agréable. L’offre va de la résidence tourisme, en passant par les 2 à 4 étoiles, jusqu’aux Relais et Châteaux, il y en a pour toutes les bourses !

Si la médecine thermale reste, du fait de la durée du séjour et de son coût, un investissement financier et personnel en temps puisqu’elle se fait sur les congés, ses bienfaits affichés donnent en revanche à réfléchir quand on souhaite soulager douleurs et pathologies en réduisant sa consommation de médicaments et en prévenant par la suite les récidives éventuelles.

Marie-Hélène Cossé

www.medecinethermale.fr/
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 La Chaîne Thermale du Soleil, leader du thermalisme en France, propose par exemple 20 destinations dans toutes les régions de l’Hexagone avec des soins spécialisés pour chaque pathologie avec des séjours à la carte (de la cure S.S. classique de 18 jours au séjour découverte de 4 soins en une demi journée, en passant par des séjours de 2, 3, 6 à 12 jours). 
** À titre de comparaison une journée de cure coûte €25 à la Sécurité Sociale quand une journée d’hôpital coûte entre €400 et €1.000 (€800 en réanimation, €400 en médecine générale).

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