Reconnaître l’invisible autour de nous

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« Nous sommes les abeilles de l’invisible. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible. » disait Rainer Maria Rilke. Les invisibles sont partout pour qui sait les reconnaître, comme Marie de Hennezel, Brigitte Pietrzak et Bruno Cali. Nous vivons avec eux, apprenons à les apprivoiser.

Reconnaître le monde parallèle

Marie de Hennezel, psychologue, spécialiste de l’accompagnement de la fin de vie, nous fait partager les témoignages des liens avec l’invisible qu’elle a consignés tout au long de sa vie professionnelle, dans son dernier ouvrage, « Vivre avec l’invisible ». Rêves, coïncidences, prémonitions, synchronicité, lieux habités, dialogue avec un ange gardien ou une personne dont on perçoit la présence protectrice… L’être humain vit en lien avec un monde « parallèle » qui s’adresse à nous. Encore faut-il que nous n’y résistions pas sous prétexte de ne pas vouloir perdre les commandes de notre vie ou de passer pour folle. Laissons entrer nos invisibles, nos alliés.

« Les gens ne se rencontrent pas, ils se reconnaissent. » Cali

Dialoguer avec les anges

Brigitte Pietrzak, musicienne et artiste plasticienne, initiée chamane en Mongolie, partage dans son « Journal de l’invisible » son voyage aux confins du visible et de l’invisible où son guide l’a conduite. Construit comme l’ouvrage emblématique que Gitta Mallasz a consacré aux conversations singulières qu’une de ses amies, Hanna Dallos eut pendant la seconde guerre mondiale avec un ange, Brigitte Pietrzak, partage les pépites rapportées de là-bas, en réponse à ses questions. Le succès de ces ouvrages montre combien l’accès aux autres mondes, loin du plancher des vaches, est une aspiration profonde chez les humains.

« Écoute ! La demande est nécessaire ! Ne sois pas tiède à demander, demande toujours ! Constamment ! Sans demande, nous ne pouvons pas donner ! » Dialogues avec l’ange

Sourire aux anges

Y compris chez un auteur injustement classé parmi les sulfureux comme Henry Miller, lui-même surpris : « Sans conteste, c’est l’histoire la plus étrange que j’aie écrite à ce jour » dit-il du Sourire au pied de l’échelle. C’est une œuvre totalement poétique, puisque « le clown, c’est le poète en action […] Le clown nous apprend à rire de nous-mêmes. Et ce rire-là est enfanté par les larmes. » Avec Voilà les anges, Cali fait le chemin inverse, tutoyant dans certaines pages Henry Miller par son côté le plus cru, tout en cheminant poétiquement avec un héros au parcours plus que cabossé qui, comme le petit Poucet avec ses cailloux, s’abandonne aux anges que le destin lui envoie, traçant une voie chaotique et lumineuse.

Si comme Bruno, le héros de « Voilà les anges », vous trouvez « une plume d’oiseau blanc, soufflée par un ange, pensez à toutes les belles personnes qui ont traversé votre vie » et souriez. Un ange vient de passer.

Agnès Brunel
Anne-Claire Gagnon

LIRE

Vivre avec l’invisible de M. de Hennezel (éd. Robert Laffont, 2022).
Journal de l’invisible de Brigitte Pietrzak (éd. Mama Éditions, 2021)
Le sourire au pied de l’échelle d’Henry Miller (éd. bilingue, Buchet Chastel, 2001)
Voilà les anges de B. Cali (éd. Albin Michel, 2022)

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