Quand Colette dansait nue sur les planches

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Nous gardons le souvenir de Colette âgée installée à sa table de travail dans son appartement du Palais-Royal. Mais, sur les planches, elle avait aussi vécu une jeunesse libertine dont la hiérarchie catholique sut se souvenir lorsque les obsèques religieuses lui furent refusées en 1954.

L’univers du music-hall

Dans L’envers du music-hall¹, Colette évoque ses souvenirs quand elle brûlait les planches et faisait scandale avec ses pantomimes dénudées. Le music-hall et le café-concert attiraient de nombreux spectateurs. Ces établissements de spectacle employaient de multiples artistes en tous genres dont les conditions d’existence étaient souvent précaires. Cet univers de lumière comportait de nombreuses ombres et Colette nous les restitue d’une façon particulièrement juste et vivante.

L’envers des paillettes

Colette est le fidèle témoin de l’existence de ces personnages oubliés dont elle a partagé un temps la vie quotidienne, parfois difficile, même si elle-même n’était pas soumise aux mêmes vicissitudes. Elle porte sur cet univers une compréhension lucide et généreuse, pleine d’empathie pour ces artistes modestes qui tutoyaient bien souvent la misère cachée sous les fards et les costumes. Cet univers était majoritairement composé de femmes, danseuses, figurantes, chanteuses pour la scène et maquilleuses, habilleuses, accompagnatrices, caissières pour les coulisses. Ce sont leurs histoires qui défilent au long de ces pages. L’envers de la Belle Époque surgit de ces lignes où nombreuses étaient celles qui se contentaient de survivre. Le monde du spectacle n’échappait pas aux contraintes du quotidien, mais la solidarité qui existait en son sein, permettait de surmonter les difficultés du temps.

Les éditions successives

La première édition de L’envers du music-hall paraît chez Flammarion en 1913 sous le nom d’auteur Colette Willy. Colette est une romancière reconnue, c’est sans doute ce qui incite l’éditeur « Au sans pareil » à publier  une nouvelle édition illustrée par J.E. Laboureur qui sort en 1926². D’autres éditions suivront, y compris contemporaines, pour ce texte qui a une résonance particulière en cette période où les salles de spectacle sont fermées.

Véronique Delacroix
Paris Libris
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