Des femmes libres

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C’est l’histoire de huit femmes qui ont en commun leur courage et un fort caractère, sans oublier une beauté singulière et une grande intelligence. Avec ces qualités, elles ont séduit des hommes puissants et riches et se sont faites une place dans la société de leur époque où elles ont été à la fois craintes et haïes, elles, les « salopes » de l’histoire !

Jadis

Si la liberté sexuelle est aujourd’hui répandue et acceptée, hier, il fallait de l’audace pour oser afficher ses désirs, ses liaisons amoureuses au même titre que les hommes, sans s’embarrasser de comportements vertueux. Et les contemporains de l’époque ne se sont pas gênés pour les montrer du doigt sans qu’elles se soucient du qu’en dira-t-on ! De Cléopâtre qui, à 20 ans, s’est éprise de Jules César qui  a succombé aux charmes de celle que les Romains surnommaient « la putain d’Alexandrie, le serpent du Nil ou la catin d’Égypte». Mais elle n’avait qu’une seule ambition, unir l’Orient à l’Occident, peu importe les moyens mis en œuvre. Catherine II de Russie, elle, régnera 34 ans et celle que Voltaire appelait « Catherine le Grand », n’aura de cesse de devenir Impératrice de Russie et de prendre de jeunes amants parmi les nobles de la cour, déçue par un mariage stérile, avec pour devise : « L’amour est le seul moyen de modifier le cours de la vie soumis aux aléas de l’histoire ». On peut ajouter à cette liste de prédatrices la Reine Margot, la du Barry, Joséphine de Beauharnais ou Madame Tallien, toutes de grandes amoureuses et amantes d’exception.

Plus près de nous

Des femmes qui ont en commun de s’affranchir de filiations pesantes et qui, au-delà de leur notoriété, sont des combattantes se mobilisant pour être libres et reconnues : de Roselyne Bachelot à Albina du Boisrouvray, d’Hélène Carrère d’Encausse à Édith Cresson, en passant par Inès de la Fressange et Benoîte Groult, leur dénominateur commun est leur engagement pour une cause autant que pour une émancipation des femmes. Que penser de l’écrivaine Chahdortt Djavann qui, après avoir frôlé la mort, doit son salut à l’écriture et à la défense de valeurs féminines ou de Charlotte Rampling, actrice anglaise, qui passe pour une originale dans ce monde d’apparence et qui se passionne pour les livres, moyen pour elle d’apprendre à aimer et vivre heureuse.

Des héroïnes aux parcours différents, mises en lumière par deux auteures, deux journalistes, avec deux manières de dresser leurs portraits : Agnès Grossmann qui, dans  Les salopes de l’Histoire, raconte une vérité historique, vue sous l’angle de la féminité, de la sensualité, avec une certaine tendresse pour ses « analysées ». Et Anne Fulda qui nous livre son regard sur des femmes croisées à l’occasion de reportages pour Le Figaro dans Portraits de femmes, en soulignant les singularités de celles dont le nom est en haut de l’affiche et pour qui elle a éprouvé une certaine curiosité, en pointant du doigt les failles et les atouts qui expliquent la place qu’elles occupent dans la société.

Vicky Sommet

Anne Fulda : Portraits de femmes (Plon/Le Figaro)
Agnès Grossmann : Les Salopes de l’Histoire (Éditions l’Acropole)

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