Fenêtre sur l’Afrique

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Si proche et si loin à la fois, ce continent, mosaïque de pays, de langues et de cultures, dont beaucoup parlent souvent notre langue, demeure encore largement inconnu, alors qu’il a tant à partager dans des domaines aussi variés que la littérature, la mode ou la cuisine. L’Afrique nous tend les bras !

Il n’y a pas que le wax

Les grandes maisons de couture internationales s’inspirent de plus en plus de la créativité africaine. La Fondation Cartier avait été l’une des premières en organisant l’exposition « Beauté Congo ». Les Galeries Lafayette à leur tour avaient lancé « Africa Now », et plus récemment, c’est la maison Dior qui a présenté sa collection Croisière avec une partie des pièces produites en Côte d’Ivoire. Le Festival International de la Mode en Afrique, qui s’est tenu début décembre à Niamey au Niger, a mis en lumière la jeune création pour nous dire qu’il n’y a pas que le Wax et que demain se préparent un concours de stylistes, des défilés avec des mannequins uniquement noirs et que la couture doit compter aujourd’hui avec Thebe Magugu, Sud-Africain, Prix LVMH, première récompense pour un créateur africain qui s’est installé à Johannesburg. « J’essaie de faire comprendre au monde qu’il existe autre chose en dehors des capitales de la mode. »

La saveur de l’assiette

Une autre solution pour découvrir l’Afrique, c’est de goûter à leurs spécialités tant les restaurants africains sont nombreux ici. Cela va du yassa de poisson du Sénégal aux alocos de bananes de Côte d’Ivoire. C’est aussi l’idée qu’a développée Jacqueline Ngo Mpli avec les Guides « Afrique à Paris »¹ pour découvrir la Goutte d’Or avec ses 300 boutiques de tissus, bijoux et épiceries, mais aussi les galeries d’Art africain du 6ème arrondissement ou les enseignes de mode du 18ème. Et dans le 10ème, des rabatteurs vous proposeront avec le sourire, un coiffeur, une manucure, tout en marchandant le prix, et des vendeurs ambulants vous allècheront avec des samossas ou du bissap, le jus d’hibiscus frais.

Quelques pépites à découvrir

♥Le Prix Goncourt avec le livre drôle, sensuel et politique du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr où un jeune écrivain part sur les traces d’un roman paru en 1938 qui fit de son auteur une coqueluche du Paris littéraire d’avant-guerre, surnommé « le Rimbaud nègre », avant que des accusations de plagiat n’aboutissent à la destruction du livre et à sa disparition.
♥Autre réussite, le duo du Petit Dakarois, qui fait fabriquer au Sénégal t-shirts et bombers, focalisé sur le social pour créer des emplois justement rémunérés.
♥Et on termine par la nouvelle exposition du Palais de Tokyo², « Unbutu, un rêve lucide », un espace infréquenté de nos imaginaires et de nos connaissances avec ce titre issu des langues Bantou qui conjugue les notions  d’humanité, de collectif et d’hospitalité.

À nous de changer notre regard pour accueillir avec respect ce monde multiforme, à la mode colorée et aux saveurs épicées, pour ressentir le continent comme si nous y étions.

Vicky Sommet

©GuideAfriqueàParis¹City Guide « Afrique à Paris » en deux tomes, éditions Little Africa.

²« Unbutu, un rêve lucide », exposition au Palais de Tokyo jusqu’au 20 février 2022.

Un site : www.littleafrica.fr

LIRE : Cuisines d’Afrique de Paris à Bamako d’Abdoulaye et Fousseyni Dijkine, Marie-Liesse Cabaret (Hachette, €29,95) : un répertoire de plats traditionnels et streetfood.

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