Donatella Pellini : une italienne à Paris

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« Portez toujours un bijou ! Que l’humeur soit bonne ou mauvaise, un bijou traduit toujours un état d’esprit, un reflet de notre personnalité » conseille Donatella Pellini, troisième du nom d’une lignée prestigieuse de joaillières milanaises, installée depuis dix ans à Paris. Fille de… certes mais avec sa vision très personnelle, contemporaine et affirmée de son métier et de son travail.

La saga Pellini

L’Italie est fertile en sagas familiales. Son histoire, sa littérature, son cinéma, son économie s’en font souvent écho avec flamboyance et romanesque. Le beau nom de Pellini, lui, est apparu dans le monde de la joaillerie dès 1947 à Milan où Emma, la grand-mère, ouvre son premier atelier. Primée à la Triennale en 1950, elle collabore avec la maison new-yorkaise Saks. En 1964, sa fille Carla prend sa succession. Donatella, bercée et élevée dans un univers artistique « dans toutes ses expressions », choisit naturellement de poursuivre cette belle aventure au féminin. Au-delà de la transmission de la fascination pour les pierres fines, les perles de verre de Murano, le sens de la couleur et au-delà de son bel attachement pour le travail artisanal, la joaillière a gardé ancrées en elle les valeurs de ses talentueux prédécesseurs : « altruisme, générosité et curiosité ».

Sa signature : la résine

C’est certainement cette dernière qualité, la curiosité, qui invitera Donatella dans les années 80 à se démarquer et à travailler des nouvelles matières comme le PVC, le rhodoïd ou le plexiglas, puis celle qui retiendra toute son  attention et deviendra sa signature : la résine. Pionnière à la travailler, Donatella  aime à y imprimer des souvenirs à travers l’inclusion d’images. Taillé, poli, facetté à la main, chaque bijou devient alors pièce unique. Sous ses doigts et ceux des artisans qui l’entourent (20 personnes), cette matière naturelle acquiert un caractère précieux : la beauté sortie de l’ordinaire. « Je me sens comme un metteur en scène qui doit toujours trouver la lumière la plus adaptée et la bonne harmonie des choses observées » dit-elle.

L’ironie est un mot qui revient souvent dans le discours de la créatrice et on se plaît à la déceler dans ses créations : un crapaud couronné, prince charmant en puissance, prisonnier d’un presse-papier ou bien une Civetta qui signifie petite chouette mais aussi … coquette au cœur d’un pendentif. Un univers très original et personnel qu’il faut découvrir avec patience et curiosité.

La discrétion

Outre ses trois boutiques de Milan, depuis 2005, Donatella Pellini a choisi d’ouvrir un ravissant boudoir sous une des galeries du Palais-Royal « protégé du monde extérieur » disait Colette qui y habita. Les longs travaux des Jardins et alentours enfin finis, clientèle étrangère et de quartier reviennent arpenter ces arcades dans les pas de l’écrivain ou ceux de Cocteau, mais aussi en quête désormais d’adresses confidentielles, intimes et pointues. Cette discrétion, Donatella la cultive  elle-même : silhouette fine, élégance minimaliste, économie du verbe et du geste sauf lorsqu’il s’agit de parler de ses créations.

Un nom international

Si Paris et ce lieu privilégié furent un choix affectif, la griffe Pellini voyage aussi à travers le monde entier, présente dans des corners, collection-capsule ou enseignes très choisies : à Tokyo (Isetan) où les Japonais sont admiratifs de son travail à la fois très technique et artisanal, à New York, à  Santa Barbara, au Canada, à Londres (Fenwick), en Australie, mais aussi en Corse ou par exemple à Nantes dans le cadre historique et magique du Passage Pommeraye.

La maison italienne décline deux collections : la Collection Pellini et celle baptisée Donatella Pellini. Pour cette saison printemps-été 2015, l’inspiration de la créatrice vagabonde vers le monde marin et les jardins. Le turquoise, le bleu profond et la couleur terre cuite dominent dans ses créations de résine tandis que le jaune jonquille, rose pivoine, corail méditerranéen et blanc opalescent des coquillages illuminent sautoirs, colliers, bracelets, bagues et boucles d’oreilles. Donatella, elle, a fait son choix : « Si je ne devais garder qu’un seul bijou je choisirais un bracelet en résine, reflet de mon parcours et travail.»

Christine Fleurot

www.pellini.it/
30 Galerie de Montpensier
(Jardins  du Palais Royal)-75001-Paris
Milan : Via Morigi, 9-Corso Magenta, 11-Via Manzoni, 20.

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