Muriel de Saint Sauveur : imprésario des femmes

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Muriel de Saint Sauveur a toujours travaillé dans la communication, s’est enhardie à monter sa société et s’est faite rattraper par l’entreprise. Communiquer, promouvoir, échanger et transmettre, telles sont les tâches qu’elle s’est assignée et efforcée de concrétiser. Avant de s’intéresser aux femmes et de pointer du doigt disparités et discriminations avec la ferme volonté de les éradiquer ici ou ailleurs… click here to read this article in English*

La chance et le hasard au rendez-vous

Elle commence par travailler dans une société de concerts de musique classique. Très vite, elle monte à son tour sa propre structure pour faire mentir cette particularité française qui consiste à vous enfermer dans un domaine sans pouvoir en sortir. Des envies de jazz, de danse, de théâtre, jusqu’à ce qu’elle rencontre le créateur d’une boîte d’audit et de conseil. Elle se lance dans cette nouvelle aventure, crée une direction de la communication sans rien comprendre au monde de la finance. Au terme de six années, lassée des « auditeurs » qu’elle trouve un peu ennuyeux mais après avoir découvert l’international et les fusions, elle change son fusil d’épaule lorsqu’elle est sollicitée pour créer une direction de la communication, du marketing et du conseil pour une grosse entreprise.

Inventer son métier

Muriel de Saint Sauveur découvre le monde, car son entreprise fusionne tous les deux ans, et agrandit son équipe.

« Quand je suis entrée, il y avait mille personnes et quand j’en suis partie, nous étions 20.000. Mais j’avais constaté que si on recrutait femmes et hommes à égalité, au niveau des dirigeants, on ne comptait que 9% de femmes qui quittaient l’entreprise vers 30 ans. J’en ai parlé et on a commencé à m’écouter parce que la société perdait de l’argent. Qu’est-ce qu’on fait de ton truc m’a-t-on dit ? J’ai décidé de prendre le « truc » à bras le corps en menant des enquêtes, des analyses chiffrées, et j’en ai fait un livre¹ qui a eu une carrière internationale notamment en Chine et en Russie. J’ai alors négocié mon départ et j’ai à nouveau monté ma société après avoir fait le constat qu’il y avait trop de freins à l’égalité hommes-femmes ».

C’est possible si on le veut !

C’est le credo de Women Masterclass qui propose des formations aux femmes en prenant en compte le physique pour communiquer oralement et physiquement, l’environnement professionnel et la notion de leader pour qu’elles apprennent à décider pour elles-mêmes en devenant le « leader » de leur vie.

« Je réunis 12 à 14 femmes pendant une journée pour une formation payée par l’entreprise, l’association ou l’université et j’anime des conférences liées à l’égalité hommes-femmes. Mon propos est de dire non pas que nous sommes différents mais que nous avons été éduqués différemment ! Et que nous n’avons pas les mêmes armes ou les mêmes codes pour affronter la même vie. Et ce encore plus dans d’autres pays comme le Maroc, le Bénin où cet enseignement est offert, une formation payée ici devient une formation gratuite là-bas. »

« Je ne savais pas dans ma tête que j’avais tout cela », lui a avoué une Africaine. « Ma mère voulait le respect de la famille, moi je veux le respect de la société », lui a confié une Indienne. Muriel de Saint Sauveur conclue : « C’est tout cela que je veux débloquer, à moi de faire en sorte que cela soit possible ».

Vicky Sommet
*Article translated by Simone Allen for My French Life.

Une bonne raison pour se lever le matin ?

« Être curieuse, créer, sortir de ma zone de confort, me prouver que je peux faire quelque chose et aimer les autres, des attitudes qui sont mon moteur et qui me font me lever chaque matin ».

Un monde au féminin serait-il meilleur ? – Muriel de Saint Sauveur (Éditions de l’Archipel, 2011, 256 pages, €23,49). Contact : muriel@womenmasterclass.com

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