Simone Hérault, la voix de la SNCF      

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Vous avez déjà entendu, sur un quai ou dans le train, cette voix douce et calme qui, dans le brouhaha d’une gare, met fin à votre attente, au départ ou à l’arrivée, celle de Simone Hérault, une passionnée du micro pour un trajet de vie à grande vitesse !

Avant le grand départ

Le bac en poche en 1968, une première expérience de secrétariat, un stage à l’ORTF, des reportages et des micro-trottoirs, et un engagement à FIP, une nouvelle radio créée en 1971 : « J’ai passé une audition que j’ai réussie et ça a été le plus beau jour de ma vie en recevant un petit bleu, le télégramme de l’époque, que j’ai gardé en souvenir ». Elle y travaille pendant une trentaine d’années jusqu’en 2000, dans une atmosphère formidable, où les animatrices avaient 20 ans et les chefs d’antenne… très vieux… en avaient 30 !

Prendre les voyageurs par la main

Pour varier les voix des annonces, la SNCF fait appel à la radio et, là encore, Simone passe un casting par chance. « La personne en charge de recherche de voix est mal aiguillée au standard et au lieu d’atterrir à France Inter se retrouve à FIP au bout du fil. Nous sommes plusieurs à aller passer une audition et on a été deux à être choisies pour dire des annonces dans leur globalité, trois annonces par train, un travail énorme, pour les services d’hiver et les services d’été avec mon tout premier message qui était Chambéry-Challes-les-Eaux. Et quand l’ordinateur est arrivé dans toutes les gares, avec des fichiers-sons faits de mots et de petites phrases, je suis restée la seule à bord car il fallait que les voix soient raccord. »

Une voix « ni belle ni moche »

D’après Simone, c’est ce qui lui a permis de durer : sa voix n’a rien d’extraordinaire, mais serait naturellement souriante, « donc je n’ai pas besoin d’en rajouter », passe bien dans un environnement sonore bruyant, est rassurante et apaisante, sans parler trop vite et distinctement pour être comprise. « Ça peut sembler fadasse au commun des mortels, mais moi j’aime beaucoup parler devant un micro. » Elle fait aussi des messages pour les non-voyants avec l’impression d’être utile et de parler avec le cœur. Elle vous accompagne dans toutes les gares de France, dans les TER, les TGV, les Inter Cités et au 3635. Et chose inhabituelle, pour un 1er avril, elle a rédigé des annonces drôles comme : « Attention, le train va partir et il ne s’arrêtera jamais ».

Sans oublier son autre passion, la lecture où, là aussi, elle donne de la voix avec son association Lire autrement¹ pour rencontrer le public, après avoir toujours été une voix anonyme, que ce soit à FIP ou à la SNCF, et pour retrouver son rêve d’enfant qui était au départ d’être comédienne. Une compagnie professionnelle avec conteurs et musiciens qui se produit et qui peut s’écouter aujourd’hui gratuitement sur leur site.

Vicky Sommet

¹Lire autrement

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