« Le savoir-vivre, c’est comme une langue vivante. Personne ne nait bilingue et les bonnes manières, ça s’apprend et ça s’entretient ». Sophie de la Bigne après un parcours professionnel en zig-zag, a un jour une bonne idée qu’elle va développer et faire sienne, enseigner l’Art de vivre à la française.
L’étiquette qui colle à la peau
Des études de professeur d’histoire pour commencer puis responsable de la communication pour une ville de 15 000 habitants suivi de celle d’une filiale d’EDF et enfin, le concours de conseillère politique à Bruxelles à l’Union européenne, mais avec la nationalité française, Sophie de la Bigne fait partie des quotas non recrutables. C’est la rencontre avec le fondateur de la revue l’Éventail, un magazine de prestige, déco, histoire et art, qui lui mettra le pied à l’étrier, et à qui elle proposera d ‘écrire des articles sur le savoir-vivre, en racontant des histoires où se mêlent actualités, belles manières et humour. De retour à Paris, elle décide de mettre à profit l’éducation reçue dans sa famille pour la transmettre aux autres, Français ou étrangers, curieux de nos bonnes manières.
« Le savoir-vivre, l’étiquette, le protocole, tout cela est bel et bien français. Né à Versailles sous Louis XIV, il a rayonné dans toutes les cours européennes au 17ème et 18ème siècle ».
The French way of life
Avec un site Internet¹ pour commencer, Sophie de la Bigne saute le pas et décide de proposer ses formations aux entreprises et des cours particuliers pour étudiants avec le module le plus demandé, l’art de recevoir à la française, la tenue, les présentations, la conversation, le plan de table, la bienséance, le service et la vaisselle. « Mon enseignement est basé sur une idée majeure, le respect de l’autre. Peu importe la place des couverts à table même si on fait des erreurs, ce qui importe, c’est la politesse du cœur. Ces codes sont le contraire de l’individualisme, de l’égoïsme et de l’ignorance qu’on peut constater aujourd’hui dans notre société ». Et pourtant le succès est au rendez-vous, transmettre aux équipes de la Banque du Bénin, enseigner à l’école des Roches, former des majordomes, donner des cours à l’Académie des gouvernantes, les débouchés sont nombreux et l’art de vivre à la française s’exporte bien.
L’intérêt des jeunes est réel car on s’aperçoit que la différence ne se fait pas toujours au niveau des compétences, mais au niveau des attitudes individuelles. Savoir se présenter, se comporter en réunion, passer un entretien de première embauche avec succès, la tenue vestimentaire, le repas d’affaires, etc… « Les étudiants me disent au début de l’année : Mais Madame, à quoi ça sert ? Et en fin d’année : Merci Madame, personne ne nous avait jamais dit ça ! Je fais ainsi partie de leur réussite sur le plan social comme sur le plan professionnel. »
« Malheureusement, les Français ne connaissent pas la richesse de leur culture en matière de bienséance et ce serait tellement bien s’ils se l’appropriaient ! À terme, j’aimerais faire reconnaître cet art de vivre à la française comme Patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que la frite belge ! »
¹L’art et la manière à la Française : Formations et ateliers pour entreprises, ambassades, écoles de commerce, d’art ou d’hôtellerie etc… en français, anglais, allemand et espagnol. Ateliers de 2 heures pour particuliers, à partir de 150 €/personne. Séjours Master Class au Château.
sdelabigne@lartetlamanierealafrancaise.com