Sylvie Glaser, un métier qui fait grandir

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Du Palais Galliera au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris où elle a travaillé en qualité de secrétaire générale, en passant par la direction du Parc de Saint Cloud, Sylvie nous parle aujourd’hui de son nouveau métier, celui qui lui permet de donner aux autres un espace d’autorisation et de liberté afin de sortir du cadre, celui où l’on s’est mis ou celui où l’on vous a mis…

Joli début de parcours

Pour cette provinciale de 17 ans qui débarque à la capitale, coachée par son prof de maths, pour passer son bac à Henri IV. L’école est alors mixte depuis deux ans, elles sont 4 filles dans sa classe ! Puis Sylvie obtient un double DEA en philosophie et en histoire de l’art. Son premier poste ? Recrutée au service d’information du gouvernement, rattachée au premier ministre (Jacques Chirac, puis Michel Rocard, qu’elle ne verra jamais bien sûr…), elle est chargée de coordonner des opérations interministérielles de relations publiques dans le secteur culture jeunesse et associations. Elle y reste trois ans, puis décide de prendre une année pour réfléchir à ce qu’elle veut faire. Elle en profite pour passer le concours du CELSA en communication d’entreprises et est embauchée en qualité de secrétaire générale au Palais Galliera, sous les ordres d’une directrice. Nous sommes en 1992. Sylvie a la charge de l’administration du musée, la sécurité, le personnel, apprend à monter des expos, à gérer les budgets…

 « J’ai toujours dominé les sujets en les prenant à la base, de la façon la plus concrète possible, prendre la température, parler à ceux qu’on n’interroge pas toujours. »

Sylvie n’aime pas la routine, progressivement son poste devient moins intéressant, une fois l’activité installée et structurée, il y a moins à créer, à imaginer. Elle est repérée et débauchée en 2007 par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Sylvie arrive en même temps qu’un nouveau directeur, à un moment perturbé de la vie du musée avec un secrétariat général à réorganiser. Pourtant, même si c’est très prestigieux et qu’elle découvre le plaisir d’une dimension plus internationale de son travail, elle a un peu l’impression de repartir en arrière.

Devenir numéro 1

À ce stade de sa carrière, Sylvie aspire à diriger elle-même. En 2010, elle prend la direction du Parc de Saint-Cloud et se retrouve enfin numéro 1, sous la tutelle du ministère de la Culture et du Centre des monuments nationaux. Sa mission ? Développer le schéma directeur et l’identité d’un domaine de 460 hectares, limitrophe de 5 communes, ouvert 7 jours sur 7, monument historique éclaté au niveau de ses usages souvent contradictoires (un résumé de l’art du jardin à travers les siècles, dessiné par Le Nôtre abritant le Bureau international des poids et mesures, le Stade Français, accueillant le festival Rock en Seine, une fête foraine et… traversé par 18 000 voitures chaque semaine à la recherche d’itinéraires de délestage). Un défi passionnant, mais un poste difficile dans un contexte tendu (à peine arrivée, elle est déjà séquestrée par la CGT dans son bureau…) pour lequel elle doit aussi bien savoir dialoguer avec les élus locaux, les partenaires du secteur privé que répondre à la presse locale.

« Ce qui n’est pas possible pour moi, c’est de faire un travail qui n’est pas aligné avec mes valeurs. J’avais besoin de liberté intérieure pour les honorer. J’ai tourné la page sans regret. »

Après trois ans de belles réussites, mais aussi de résistances pour faire bouger les choses, l’élection d’un nouveau président de la République en 2012 entraîne un changement de sa hiérarchie et, avec elle, un vrai changement de cap. Sylvie n’y trouve plus son compte et finit par jeter l’éponge.

Un métier qui fait grandir

Sylvie prend un an pour réfléchir, se fait coacher, puis se forme aux outils du coaching (PNL, Gestalt..). Elle se réinscrit en Master à Dauphine et passe un diplôme d’État en coaching et se forme en parallèle en sophrologie. En 2017, elle ouvre son cabinet de coaching/sophrologie, intégrant les deux pratiques : « Tout ce qu’on sait, on l’a d’abord appris par nos 5 sens. De la sensation corporelle naissent les pensées, émotions et concepts. On ne se transforme que lorsque que les choses s’intègrent dans le corps. Le corps ne « ment pas » et il permet de shunter le mental et l’analytique, d’aller plus vite, plus loin. » Qui sont les coachés ? Autant de femmes que d’hommes, de 28 ans jusqu’à l’âge de la retraite, des individuels comme des entreprises. Les questions qui reviennent souvent ? « Je n’ai pas confiance en moi, je ne me sens pas légitime, je me sens bloqué, j’ai l’impression de toujours refaire la même chose. »

Pour créer l’alliance avec le coaché, il faut parfois partir de ce qui peut ressembler à du conseil en management : comment bien déléguer des tâches, mener une réunion efficace, conduire un entretien d’évaluation… et passer de « la demande socialement acceptable pour aller vers la vraie demande, celle que l’on découvre au bout d’une ou deux séances… ».

« J’ai un métier qui fait grandir, le contraire de l’obsolescence programmée, on retrouve celui ou celle que l’on était avant les préjugés et les croyances limitantes, héritées ou acquises. Vos clients vous font travailler, vous percutent parfois à un endroit qui dérange, d’où le besoin de se faire superviser, justement à cause de ces angles morts. »

Mariée, mère de deux grands enfants, Sylvie se dit aujourd’hui plus réceptive, plus attentive, avec une meilleure qualité d’écoute et moins donneuse de conseils quand on ne les lui demande pas, ce qui pour elle fait partie des clés en matière de relations humaines. Elle s’est fait deux promesses après le Parc de Saint Cloud : continuer à se former chaque année et donner de son temps bénévolement. Et elle honore les deux, chapeau !

Marie-Hélène Cossé

Sa page LinkedIn – sylvie.glaser@hotmail.fr

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