La honte ? Sujet tabou !

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Un jour, mon fils, déjà la trentaine et solide gaillard, se fait agresser dans le métro en pleine journée par une bande de voyous. Il remet son portable et il ajoute sa montre. Le groupe de malfrats, étonné par son attitude, le trouvant du coup « sympa », lui impose de les suivre…

La honte plus forte que l’humiliation

Une autre agression s’effectue sous les yeux de mon fils, effaré de ne pouvoir s’opposer et surtout honteux de passer aux yeux des voyageurs pour un participant à cette frauduleuse agression. La honte a été un sentiment plus fort que l’humiliation et la dépouille. Beaucoup plus fort et déstabilisant.

Le conflit intérieur

En effet, un acte opposé à son éthique fait vaciller la notion d’être humain. Le conflit intérieur se joue entre le moi fautif et le moi juge, sous le regard extérieur concrétisant la honte. Ce sentiment de honte ne touche pas que les actes personnels, mais aussi les victimes ou les témoins d’actes jugés indignes.

Les hontes à caractère familial, sont les plus difficiles à défaire : honte de ne pas aider, honte d’être accolé à une honte si on s’en mêle etc. Cependant,politiquement, certaines hontes ont été transformées en culpabilité : religieusement par l’église catholique et puis par le Code civil. La honte devient alors culpabilité et la faute sera jugée; réparée possiblement.

Comment subodorer une honte enfuie ?

En gros : chez une personne violente ou prédisposée à l’humiliation, refusant d’affronter les difficultés de la vie, en attitude de retrait social et s’opposant à recevoir tout honneur et succès. On souhaite à ces personnes une aide et un soutien psychologique. Une orientation vers des associations ou des participations humanitaires convient à l’amélioration de leur état. Les activités artistiques subliment aussi la douleur occasionnée.

« La honte serait comme un signal d’alarme nous informant du passage de la ligne rouge, celle de l’humain au non humain. » Serge Tisseron

Et dans les violences urbaines effrayantes, les agresseurs auraient ils franchi cette ligne rouge ? Responsables et pas honteux donc…

Doc Eugénie

LIRE « Mort de honte » de Serge Tisseron (Albin-Michel, septembre 2019) ou « Oui la psychanalyse guérit » de JD Nasio (Payot & Rivages, 2016).

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