Quand la nature inspire l’innovation

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Léonard de Vinci, l’avait dit « Prends tes leçons dans la nature, c’est là qu’est notre futur ». La nature, qui offre des paysages extraordinaires et des produits de consommation parfumés ou comestibles, est aussi une source de progrès et un sujet d’études pour les inventeurs de demain. Et si on parlait de biomimétisme ?

L’imitation de la vie

La frontière entre science-fiction et réalité scientifique est de plus en plus ténue, dans le domaine textile avec les fibres conductrices, le domaine audiovisuel avec les circuits imprimés qui enregistrent nos données personnelles ou les chaussures lumineuses qui envoient des informations aux appareils connectés. La science des matériaux est encore balbutiante, mais la révolution est en marche : nanotechnologies ou métamatériaux, nous sommes en mesure de créer des objets proches des organismes vivants. Vive la biomimétique (du grec bios, la vie et de mimesis, l’imitation). C’est le personnage de Cyborg, roman de science-fiction, qui a mis en lumière les personnages bioniques et c’est à Eiffel que l’on doit la première structure biomimétique, lui qui s’est inspiré du fémur et de ses enchevêtrements de fibres pour dessiner la grande tour.

Le design biomimétique

Artistes, designers, architectes ou ingénieurs, vous mettez tout dans un chapeau et vous secouez. À l’image d’Anne Dumitriu qui a utilisé bactéries et textiles pour créer une œuvre d’art et alerter sur l’incidence des antibiotiques sur la santé publique. Ou la basilique de la Sagrada Familia de Gaudi, un exemple d’architecture biomorphique. Privilégier la multifonctionnalité quand on sait que, dans la nature, rares sont les organes qui n’ont qu’une fonction : les gousses constituent un environnement protecteur pour les graines, la peau rugueuse des requins empêchent les micro-organismes de se fixer et les déchets se transforment depuis peu en ressources. Mais créer ne doit pas être le seul moteur qui fait avancer la recherche, les douches échangeront leurs informations grâce à des déclencheurs et les téléphones doivent-ils être intégrés à nos vêtements ? Mieux vaut répondre à des besoins réels comme le vieillissement des populations, la dépendance aux sources d’énergie ou la croissance démographique.

La forme pour optimiser les ressources

Les ronces ont inspiré les fils barbelés, les chaînes de tronçonneuse imitent les mandibules des scarabées. Le dieu Hermès aux sandales ailées, Isis et ses ailes de faucon ou Superman, les vols d’oiseau ont permis à l’aviation moderne de se développer. C’est le bec du martin-pêcheur qui a motivé les ingénieurs du Shinkansen pour construire le train à grande vitesse japonais, le profil du dauphin a aidé à fabriquer les sous-marins aérodynamiques et les nageoires pectorales de la baleine à bosse ont permis de concevoir les pales à bord dentelé des éoliennes.

Surfaces, fonctions, couleurs, tout est dans la nature, il suffit d’observer pour reproduire un modèle adapté aux besoins humains. Pneus à alvéoles, raquettes de tennis nervurées, textiles résistants, sources d’énergie, apports d’eau ou de nourriture, la nature est généreuse et l’homme est ingénieux, à nous de vivre en étroite connexion et avec beaucoup d’imagination pour assurer l’avenir des êtres vivants sur notre planète ou ailleurs.

Vicky Sommet

Le grand livre du biomimétisme de Veronika Kapsali aux éditions Dunod (oct 2017) : un livre à offrir et à conserver dans sa bibliothèque, textes clairs et documentés et photos superbes, pour tous les âges et pour tous ceux qui ont envie de comprendre le monde d’aujourd’hui et d’imaginer celui de demain.

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