Petits bonheurs, grandes joies

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Quels sont les petits bonheurs qui ont fait notre quotidien pendant ce temps de confinement ? Chacune livre ici les siens. Autant de coups de cœur que de personnalités différentes au sein de l’équipe Mid&Plus…

♦ La rencontre de ses voisins
par Anne-Claire Gagnon

Merci au confinement qui m’a fait descendre de mon avion, mon TGV dans… ma rue et découvrir mes voisins formidables qui, depuis un mois, chaque soir, après les applaudissements pour les soignants à 20H, chantent et nous font tous chanter. Avec un orchestre sorti de chacune des maisons : un saxophone, une guitare, une trompette, un violon, un accordéon, une clarinette, un violoncelle, des maracas, un trombone…au point de chanter l’autre soir sous nos parapluies, Let it pluie ! Le 11 mai, c’est sûr en retrouvant Ma liberté, nous chanterons d’abord On ne va pas se quitter comme ça !

♦ Le rendez-vous du silence et de la nature
par Marie-Hélène Cossé

Quel enchantement que ce retour du silence dans nos vies ! Je savoure le ciel bleu privé du passage bruyant et incessant des avions (Roissy n’est pas loin à vol d’oiseau de la banlieue parisienne dans laquelle je réside), la rue délivrée du passage des voitures et du bus, l’oreille libérée du roulement au loin du RER dont le trafic est réduit. Le silence des hommes laisse la place au chant des oiseaux revenus visiter nos jardins. On entend davantage leurs sifflements, le vent qui souffle, une voix d’enfant, les cloches qui sonnent. On admire, comme jamais je ne l’avais fait ces dernières années, le retour du printemps. On salue les arbres en fleurs, on remarque la déclinaison de tous ces verts qui éclatent de joie, on se surprend à interrompre ses tâches pour regarder par la fenêtre et se repaître de tant de beauté, « Ô temps, suspends ton vol », et on espère très fort ne pas repartir dans la frénésie pré-confinement qui nous privait de tous ces plaisirs simples et nourrissants…

♦ Renouer avec les mots et le cœur
par Vicky Sommet

L’amour, l’amitié, tout se distend ou se rapproche au fil des jours. Mon mantra : refaire lien et sens avec ceux que je ne vois pas ou si peu. Aussi, chaque matin, je téléphone à deux esseulés en France ou à l’étranger, pour remplacer la traditionnelle carte de vœux du Nouvel An par des « Comment vas-tu ? Où es-tu ? ou Que deviens-tu ? Et ça fait chaud au cœur, Jean-Pierre à Oslo attend le printemps, Michèle à Banyuls marche sur la plage tandis qu’Annalisa promène son chien dans les avenues vides de Berlin. Et Marie-Dominique me dit que confinée à Mexico où la maladie est peu présente, finalement ça a du bon ! Alors, proches ou loin, nous sommes sur la même terre et le virus n’arrivera pas à confiner nos sentiments !!!

♦ Prof virtuelle
par Isabelle Brisson

Actuellement les occasions d’être heureuse se résument parfois à peu de choses. Faire les devoirs de ses petites filles en est une, par exemple. Commandes passées des sujets de mémoires, il faut s’exécuter consciencieusement, ce qui peut prendre beaucoup de temps (1ère satisfaction en ces temps confinés) et l’on discute avec les intéressées (2ème satisfaction). La difficulté résidant dans le fait de rester au niveau de l’élève. Alors quand c’est fini (3ème satisfaction) !

♦ À Venise, la belle confinée
par Anne-Marie Chust

Venise n’a pas vu un touriste depuis deux mois, on y entend de nouveau le cri des mouettes, l’eau des canaux y est redevenue claire et on peut y voir les poissons occuper les fonds marins. On est passé du surpeuplement à la désertification. Bien sûr, il faudra rendre Venise à ses amoureux, que les musées et les églises n’ouvrent plus leurs portes en vain et que leur beauté ne soit plus inutile, car elle sera redonnée aux yeux adorateurs et éclairés de ses visiteurs qui désormais seront comptés. D’après les autorités compétentes de la ville, une nouvelle politique est envisagée, la belle veut se donner une autre image et aller vers un « tourisme intelligent ». Moi je suis prête à refaire un tour de gondole… Que Venise redevienne éblouissante !

♦ Pleine conscience de la respiration
par Anne-Claire Gagnon

Le coronavirus pourra se vanter d’avoir fait prendre pleinement conscience toutes celles et ceux qu’il a épargnés pour l’instant du miracle quotidiennement renouvelé plusieurs fois par minutes de… respirer, sans difficulté, à pleins poumons. Avec le bonheur de sentir l’odeur des giroflées au jardin chaque matin, celui du premier bouquet d’estragon au marché ré-ouvert, du pot de thym acheté au maraîcher, autant de fragrances qui nous prouvent que l’anosmie n’est pas là ! Alors, comme nos aïeux nous pouvons dire Dum spiro spero…

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