À la recherche du pain perdu

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Dans la ville où j’habite, on ne compte pas moins d’une petite dizaine de boulangeries dans le périmètre très limité du centre-ville. On penserait que nos besoins en pain quotidien devraient être assouvis, eh bien non !, des queues incroyables se forment sur le trottoir où l’on peut patienter sous une pluie battante, une chaleur moite ou parfois un froid piquant, tout un cérémonial digne de nos nouveaux temples de la consommation boboïsants (à l’instar des boutiques Nespresso¹…). Je ne vous parlerai pas des débats transformés en vrais cas d’écoles opposées sur la qualité comparée des boulangeries². Certaines ont une telle réputation que des chalands des villes alentour y viennent spécialement en se fichant comme d’une guigne de leur bilan carbone. Et tous ces gens qui se mettent à faire leur pain… moi j’ai essayé d’en faire avec mon robot³ et franchement cela ne ressemblait à rien ou, en tout cas, ça ne goûtait pas grand-chose. Le pain est un aliment sacré dans la plupart des civilisations. Il évoque la vie, la fraternité et la spiritualité. Dans ces lieux qui devraient être des lieux de partage et de simplicité, à la recherche du meilleur pain et pas forcément du pain différent, on ne trouve pas moins de 30 sortes de pains, sans sel, avec sel, au sésame, tradition, aux 5 céréales, au sarrasin, de campagne, avec gluten, sans gluten, bio… alors que je rêve juste d’une baguette normale servie par une dame boulangère qui me dirait simplement « et avec ceci ? ».

Anne-Marie Chust

¹J’ai une cafetière Nespresso…
²Mon mari est de ceux-là !
³Je n’étais certainement pas douée…

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