Je vous aime comme vous êtes

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En ces temps de confinement, beaucoup de barrières sautent. Comme celles de la pudeur mal placée ou des complexes inutiles. J’habite dans un immeuble parisien au dernier étage et mon plaisir plusieurs fois par jour est d’ouvrir grandes les fenêtres sur le soleil qui brille et le Sacré-Cœur qui me fait face. Un spectacle immuable et immobile depuis longtemps auquel est venu s’ajouter celui des messieurs cloitrés chez eux qui s’adonnent à la joie d’exposer leur corps aux rayons de l’astre bienfaiteur : nus ou en caleçons de bains, en chemisette à manches courtes ou étendus dans un hamac, un livre à la main, à chaque étage, le spectacle est différent. Je dis spectacle, car il y a des corps fermes et jeunes, d’autres qui le sont moins, un peu de bedaine, une peau brillante enduite d’huile solaire malgré la fraîcheur ambiante. Chaque jour, je jette un œil peu discret sur ces hommes qui ne me voient même pas, tout absorbés qu’ils sont par leur lecture, rêveries ou sensations de bien-être que je leur envie car mes fenêtres sont orientées au nord !

Alors évidemment, moi je rêve de Capri, de Portofino, de Juan-les-Pins ou d’Ipanema, sans complexes car je ne dévoile rien mais je m’enrhume allègrement si ma contemplation se prolonge. Merci Messieurs, vous égayez mes après-midis, beaucoup mieux qu’une sieste seule, je vous accompagne silencieusement dans votre lâcher-prise et je vous en conjure, pas de complexes, je vous aime comme vous êtes.

Vicky Sommet

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