Une expo, un livre, une pièce… toutes féminines

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♦Une expo : Marche et démarche
par Michèle Robach

500 œuvres y sont exposées:  chaussures, mais aussi peintures, photographies, objets d’art, films et publicités, issus de collections publiques et privées, françaises et étrangères, qui offrent  une lecture insolite d’un accessoire vestimentaire tantôt anodin, tantôt extravagant, lorsqu’il ne relève pas de la torture comme c’est le cas avec ces étonnants «  lotus d’or » chinois, minuscules chaussures brodées de la Chine ancienne qui imposaient aux petites filles de mouler leurs pieds afin qu’ils cessent de grandir et deviennent des objets de plaisir charnels auprès de maris potentiels. Mais d’autres modèles exposés métamorphosent aussi le corps : les très hauts talons aiguille ne permettent-ils pas à la démarche de devenir plus lente, chaloupée, suggestive mais aussi plus incertaine voire hésitante ? Accessoire indispensable au quotidien, la chaussure y est montrée dans son rapport au corps, surtout celui de la femme qui n’échappe jamais, à travers l’histoire, aux contraintes de la société patriarcale.

L’exposition représente le troisième volet de ce même thème après « la Mécanique des dessous » (2013) et « Tenue correcte exigée ! » (2017). Passionnant !
Marche et démarche, une Histoire de la chaussure jusqu’au 23 février 2020 au Musée des Arts Décoratifs

♦Un livre : Otages
par Marie-Hélène Cossé

Nina Bouraoui est de retour avec un roman court, bouleversant et violent comme le sentiment enfoui au plus profond de son héroïne depuis un traumatisme de l’adolescence qui resurgit un jour où la coupe est pleine. Une femme simple, Sylvie Meyer, 53 ans, deux enfants, tout juste séparée de son mari, découvre la révolte qui s’impose à elle contre la violence qui lui est faite, amoureuse et professionnelle. Un livre universel sur la condition des femmes, notre vulnérabilité physique par rapport aux hommes avec la peur -toujours- du viol, la souffrance avec laquelle on apprend à vivre. Otage : de sa vie ? Du patron qu’elle séquestre ? De la « prison » d’où elle écrit ?
Otages de Nina Bouraoui (JC Lattès, janvier 2020)

« Il nous manque un truc les femmes. Il aurait fallu une défense. Un truc dans le corps égal à leur sexe, à cette puissance-là. Qui nous donnerait enfin la confiance et donc le pouvoir. Les hommes gouvernent le monde car ils n’ont pas peur […] Les femmes ne disent jamais rien sur la violence, ne s’en défendent que très rarement. Et je suis comme elles. Ne rien dire, porter le fardeau, se taire et puis un jour tout casser comme je l’ai fait. »

Une pièce : À cause des garçons
par Marie-Blanche Camps

Le metteur en scène, Christophe Segura, aime travailler avec des femmes. Cela tombe bien : elles sont trois ! Sur la scène de la Comédie Bastille, une mariée et ses deux meilleures amies sont réunies dans un appartement design. L’une aime les hommes, l’autre, les femmes. L’une est romantique, l’autre est sexy, la troisième recherche l’âme sœur. L’attente interminable du marié qui se fait attendre est l’occasion pour elles de revisiter leurs relations amoureuses… Elles sont différentes, ont chacune leurs forces et leurs faiblesses, mais surtout, elles bougent et elles sont drôles. Une heure et demie de comédie légère, de bon ton avec trois comédiennes pleines de vie !
À cause des garçons à la Comédie Bastille, 5 rue du Nicolas Appert, Paris 11e jusqu’à fin août 2020. Offre spéciale jusqu’au 2 février : €10/11 la place. Mercredi, vendredi et samedi 21h, jeudi 19h et dimanche 17h

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