Si l’on en croit une inscription découverte lors de fouilles archéologiques, Poppée, impératrice romaine dont la famille est originaire de Pompéi, aurait été la propriétaire d’Oplontis ou Villa Poppaea. La villa connaît la même colère presque divine du Vésuve. Restée comme figée sous les cendres, elle demeure aujourd’hui un spectacle merveilleux qui nous ramène au temps des empereurs tout puissants.
Poppée, une destinée hors du commun
Fille d’un questeur de l’empereur Tibère, Titus Ollius, Poppée (30/65) se marie en premières noces avec Rufrio Crispino, commandant de la garde prétorienne à Rome, puis avec Oton, qui devient empereur lors de l’année des quatre empereurs (avec Galba, Vitellius et Vespasien). Ayant très tôt soif de pouvoir, Poppée se destine aux plus hautes sphères de l’empire romain. Capable d’intrigues pour arriver à ses fins, elle n’est nullement effrayée par la lutte qui y règne. L’historien romain Tacite la cite ainsi dans ses annales, à propos du meurtre en 59 d’Agrippine, mère de Néron, que Poppée considère comme « un obstacle à son mariage (avec Néron) et au divorce de l’empereur d’avec Octavie ».
Répudiée pour cause de stérilité, l’impératrice Octavie cède donc la place à Poppée, qui convole en justes… troisièmes noces avec l’empereur, son amant depuis son mariage avec Oton. Elle devient en 62 la nouvelle impératrice, année de la mort d’Octavie, assassinée sur ordre de Néron. Poppée ne profite que peu de temps du fruit de ses conspirations. Elle meurt à Rome en 65, des suites de problèmes liés à sa grossesse, provoqués selon certaines sources par une violente querelle l’opposant à l’empereur.
Oplontis ou Villa Poppaea
Faisant partie de l’ensemble archéologique de Torre Annunziata en Campanie qui comprend aussi Pompéi et Herculanum, respectivement à 5 et 17 kilomètres de là, Oplontis, moins connu, est un site pourtant plein de magie. Redécouverte au 18e siècle, la villa est fouillée de 1964 aux années 80, lors des fouilles archéologiques du site de Torre Annunziata. En restauration suite au tremblement de terre qui dévaste la région du Vésuve en 62, elle est vide au moment de l’éruption. Entre cours jardinées, fresques murales, sculptures, fontaines et thermes, Oplontis porte le nom de la deuxième épouse de Néron, un personnage dramatique rendu encore plus célèbre par le dernier opéra de Monteverdi. « Le couronnement de Poppée » (L’incoronazione di Poppea), mis en scène en 1643, quelques mois avant la mort du compositeur.
Trois sites inscrits au patrimoine de l’humanité depuis 1997
Oplontis complète la visite à Pompéi, avec ses rues pétrifiées, immortalisées à jamais, et Herculanum, fondée selon la légende par Hercule, n’ayant du destin du demiurge que sa gloire. Les trois sites ne résistent pas aux nuées ardentes du Vésuve qui les submergent comme une mer de cendres aux vagues déchaînées lors de l’éruption de 79.
Au loin, l’ombre du volcan plane toujours. Semblant apaisé, il ne faudrait pourtant pas oublier son passé tumultueux et ses soubresauts toujours actuels, sa dernière éruption ne datant que de 1944…
Nancy Besse
Retardée du fait du confinement, la magnifique exposition consacrée à Pompéi est reprogrammée au Grand Palais jusqu’au 27 septembre 2020 (entrée €14, tarif réduit €10).
Sur place, à la Villa Oplontis
♦ Où déjeuner, dîner : La cantina del Vesuvio où déguster le lacryma christi avec une cuisine italienne indémodable. Le plus, le Vésuve en toile de fond.
♦ Où loger : Le Mercure Napoli Centro Angioino face au Castel dell’Ovo à Naples ou l’hôtel Sakura, un beau 4* à Torre del Greco, avec vue imprenable sur le Vésuve. Le plus, le restaurant et la grande piscine pour se relaxer après la visite des sites archéologiques.