Quand Paris brûlait il y a 150 ans

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Les Parisiens l’ont peut-être oublié, mais Paris a brûlé en mai 1871. Ces incendies ont dévasté beaucoup de monuments de la capitale. Avant les reconstructions ordonnées rapidement après la chute de la Commune, un tourisme des ruines s’organisa, donnant lieu à de multiples publications.

L’enchainement des circonstances

Après la capitulation de Sedan, les armées prussiennes vont mettre le siège devant Paris. Le 4 septembre 1870, à la suite d’une journée d’émeute parisienne, l’Empire est renversé. Un gouvernement de défense nationale s’installe à l’Hôtel de Ville et poursuit la guerre. Paris est assiégée pendant quatre mois et connaît une grave famine. Le 28 janvier 1871, Jules Favre signe avec le chancelier Bismarck un armistice. Les élections du 8 février envoient une forte proportion de monarchistes (400 députés) candidats des listes « pour la paix » à l’Assemblée nationale. La plus grande partie des élus de Paris sont des républicains des listes « pour la guerre ». L’armistice semble intolérable aux Parisiens. L’Assemblée Nationale part à Versailles le 10 mars 1871. Le 18 mars, les Parisiens s’opposent à l’armée venue chercher les canons de Montmartre qu’ils avaient payés. La population s’en prend aux représentants du gouvernement et élève des barricades.

La Commune face aux Versaillais

Des élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 95 membres du conseil de la Commune. Les candidats fédérés l’emportent. Toutes les tendances politiques républicaines et socialistes sont représentées, jusqu’aux anarchistes. La Commune administre Paris jusqu’au 20 mai. Le 29 mars, un décret remet les loyers non payés d’octobre 1870 à avril 1871, le 12 avril les poursuites concernant les échéances non payées sont suspendues. Le 25 avril, un décret réquisitionne les logements vacants au profit des sinistrés des bombardements allemands et versaillais. La destruction de la colonne Vendôme est décrétée et réalisée le 16 avril. Une grande partie de l’action de la Commune se concentre sur la lutte contre l’offensive menée par les troupes régulières obéissant au gouvernement du pays dirigé par Thiers.

Les derniers instants de la Commune

Pendant quelques temps, les combats ne sont que sporadiques aux abords de la capitale. Le 21 mai l’armée régulière pénètre dans Paris par la porte de Saint-Cloud. La semaine sanglante qui donnera lieu à de multiples exactions s’achève par les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. De grands édifices sont la proie des flammes : le Palais des Tuileries, le Palais de Justice, le Palais d’Orsay, le Palais de la Légion d’Honneur, le Palais-Royal, l’Hôtel de Ville… Les destructions et incendies d’immeubles civils (rues Royale, de Lille, de Rivoli, boulevard Voltaire, place de la Bastille, etc.) sont liés aux combats de rue, aux tirs d’artillerie, autant fédérés que versaillais. La répression contre les Communards sera impitoyable.

La Guerre, le Siège de Paris, la Commune ont donné lieu à de multiples publications. J’ai choisi de vous présenter ci-dessous un manuscrit rédigé par un habitant de l’Ile Saint-Louis racontant son quotidien pendant la Commune et un ouvrage contenant de magnifiques lithographies en couleurs sur les incendies des bâtiments publics.

Véronique Delacroix
Paris Libris
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Deux livres anciens sur la Commune

Quelques notes sur Saint-Louis en l’Isle pendant la Commune 1871. Un volume (35 cm x 26,5 cm), 31 pp. Manuscrit sur vélin calligraphié en noir dans un encadrement géométrique de filets rouges. Page de titre enluminée aux armes de la famille Bossuet. Le curé de Saint-Louis en l’Ile (Louis-Auguste-Napoléon Bossuet) était un arrière petit-neveu du grand prédicateur. Une lettrine, un cul de lampe. 1/2 maroquin à coins bordé de deux filets dorés Tête dorée. Dos à cinq nerfs (frotté et usé). Reliure signée René Aussourd. Ex-libris Alexis de Rédé. Très intéressante relation des événements qui se sont déroulés de mars à mai 1871 dans l’Ile Saint-Louis.

 Paris et ses ruines en mai 1871 de Victor Fournel, précédé d’un coup d’oeil sur Paris, de 1860 à 1870 et d’une introduction historique, Monuments, Vues, Scènes historiques, descriptions, histoire. Paris, Henri Charpentier, 1873. Un volume (34 cm x 49,5 cm), VIII-86 pp. Dessins et lithographies par MM.Sabatier, Philippe Benoist, Jules David, Eugène Ciceri, Bachelier, Félix Benoist, A.Adam, Jules Gaildrau. 22 lithographies en couleurs. 1/2 reliure légèrement frottée. Plats percaline.

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