50 ans, le bel âge

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« C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? » Cyrano avait tout compris ! Si lui parlait de son nez, moi je vous parle de cet âge charnière qu’est la cinquantaine qui, hier était flamboyante, mais qui n’est aujourd’hui que le début d’une lente invisibilité dans notre société.

Tout lâcher

Plus qu’un cap, c’est une période étrange où on a envie de tout envoyer valdinguer et en même temps de laisser libre cours à ses envies. Au travail pour avancer dans la hiérarchie, à la maison pour ne plus subir les désirs des autres, mari compris, et en société, pour assumer qui on est, avec ou sans chirurgie esthétique, les cheveux blancs ont droit de cité et les vêtements de couleur hors saison ne font que rafraîchir ce teint qui tourne au gris. Pour l’actrice Karin Viard (57 ans), « C’est une renaissance, la découverte de plein de choses ». Si d’un côté les enfants ont quitté le nid, de l’autre, la séduction n’est plus le seul lien qui unit le couple de parents.

Une Française sur deux aurait plus de 50 ans

Pour beaucoup de cinquantenaires, le couple n’en est plus un et les arrangements intra-familiaux ont apaisé les tensions. Au travail, on est étiqueté comme senior passé 45 ans et si des modifications biologiques affectent notre corps, nous sommes plus attentives à notre santé, conscientes que c’est à nous de nous prendre en main alors qu’on est qu’au deux-tiers de sa vie professionnelle. Qui d’entre nous n’a pas souri en entendant l’âge qu’on nous donne, celui qui a presque toujours cinq ou dix ans de moins que la réalité. Ce fameux âge social qui est une victoire sur le temps, Frédérique Cintrat l’analyse : « Elle ne se place pas en victime, ne fait pas partie de celles qui ont l’impression d’avoir basculé du côté sombre de l’existence ».

Les divorces se multiplient après 50 ans

Fatigue du couple, envie d’une vie plus exaltante, les séparations permettront, pensent les protagonistes, de poursuivre leur développement individuel. Aux États-Unis, ce phénomène porte le doux nom de divorce gris. Il y a aussi ceux qui se séparent mais continuent à vivre ensemble, sous le même toit ou en appartement séparé mais souvent au même étage. Habitudes, facilités de vie pour les enfants ou impression que le divorce n’ajouterait rien à la rupture et surtout, dans la conjoncture actuelle, deux loyers sont une charge supplémentaire, ce que les  Anglais nomment le TLA (Together Living Apart). L’effet miroir qu’offre le partenaire n’est plus nécessaire et vivre en colocation redonne un élan de jeunesse oublié. Pour Sacha Guitry, « Se séparer, ce n’est pas quitter quelqu’un, c’est se quitter tous les deux ».

À partir de 50 ans, si notre voiture subit une révision régulière, nous devons aussi faire un check-up. Chacun construit son capital jeunesse (alimentation, sédentarité) et doit nourrir son intellect. Pour le psychiatre Olivier de Ladoucette, « Un an de travail en plus, c’est un an d’Alzheimer en moins ». En conclusion, se dire que si la jeunesse n’a pas d’âge, la vieillesse ne gagnera pas la bataille !

Vicky Sommet

« Vieillir heureux c’est possible » par le Dr. François Sarkozy aux éditions Leduc (septembre 2023).
« Ré-entreprendre sa vie après 50 ans. Parce que l’ambition des femmes n’a pas d’âge » par Frédérique Cintrat aux éditions Dunod (janvier 2023).
« Quel bonheur de vieillir » par Sophie Davant aux éditions Solar (octobre 2023).

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