On pense souvent à tort que le béret est basque alors qu’il est né à Pau, pays béarnais, au 15e siècle. Mais il a vite dépassé les frontières du Sud-Ouest, dont il est l’emblème, pour gagner les rangs militaires, puis ceux des écoliers, devenir le symbole de la Résistance et, aujourd’hui, un accessoire de mode et de sport… à la mode !
De Michèle Morgan à Kate Middleton
Porté par les hommes jusque dans les années 30, le béret devient ensuite un accessoire de mode féminin. Souvenez-vous de Greta Garbo, Lauren Bacall ou encore de la divine Michèle Morgan, alias Nelly, dans Quai des Brumes en 1938. C’est Gabrielle Chanel consultée pour le film qui déclare : « Ce qu’il lui faut, c’est un ciré et un béret ». Et pour cause ! Le béret noir souligne le teint de porcelaine et les yeux bleu de la comédienne. Coco donne ensuite définitivement ses lettres de noblesse au béret qui devient le symbole du « bon chic bon genre ». Remis au goût du jour ces dernières années grâce à son côté vintage et « so Frenchy », Kate Middleton l’a adopté. Et le voici aujourd’hui unisexe, décliné sous toutes les formes et toutes les couleurs !
Une matière aux propriétés exceptionnelle : la laine
Les bergers fabriquaient eux-mêmes leur béret pour se protéger du froid et et la pluie avec la laine de leurs moutons. Et c’est de là que vient son confort. La laine de Mérinos, élastique et résistante, permet au béret de s’adapter à chaque tête, de réguler la température et de rester agréable même quand il fait chaud. On dit qu’il peut accumuler jusqu’à un tiers de son poids en eau sans sentir l’humidité sur sa tête !
Secrets de fabrication
Ce n’est pas simple puisqu’il faut gérer le nombre de mailles avec des augmentations ou des diminutions pour obtenir une forme circulaire. La fameuse petite queue, le Cabillou, est tricotée à la main et trône au centre du béret, signe du véritable béret basque. Les galettes sont chauffées dans de grandes machines à laver avec de l’eau savonneuse pour la feutrer. Elles perdent alors du diamètre et deviennent épaisses tout en étant imperméables et respirantes. Les différentes teintes sont obtenues à partir de pigments et de recettes jalousement gardées. Autrefois, les bergers utilisaient leurs genoux pour mettre en forme. Aujourd’hui, le béret est placé, dès sa sortie du bain de teinture, sur une forme en bois pour lui donner son diamètre définitif après séchage. Puis il est tondu pour obtenir son aspect velouté final. Une coiffe ou doublure est posée avant de coudre la bande de cuir, appelée baleine, pour donner à l’objet terminé plus de tenue. Le nœud en ruban de couleur, appelé traditionnellement la bouffette, marque l’arrière du béret.
Porter le béret
On fait comme on le sent et selon son humeur du jour. Il indique, paraît-il, l’état d’esprit de son propriétaire… Vrai ou faux ce qui suit fait sourire : penché sur les yeux, c’est la détermination ; porté sur le côté, on montre un esprit frondeur ou coquin ; en arrière, c’est la satisfaction, voire la béatitude ; et si vous voyez quelqu’un tourner son couvre-chef sans le retirer, fuyez, sa colère ne va pas tarder à éclater. En habitant Saint Jean Pied de Port, je n’ai pas pu déroger à la règle, ni mes filles, et si elles ont opté pour le modèle classique porté pour l’une de guingois et pour l’autre en arrière à la gavroche, j’ai choisi le modèle Chopin plus seyant à ma forme de visage et mon… grand nez. Il m’accompagne qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil tape (mais si ! mais si ! ça arrive plus souvent qu’on ne le croit au Pays Basque).
Alors, convaincues ? Vous craquez pour le look Lauren Bacall ?
Marie-Hélène Cossé
♥ Aujourd’hui, il reste peu de fabricants de bérets authentiques. À Saint-Jean-Pied-de-Port, la Maison Cavier rue d’Espagne vend les véritables bérets basques Héritage de Laulhère fabriqués depuis 1840 à Oloron-Sainte-Marie. Vous pouvez passer commande par téléphone (Tél 05 59 37 06 81), les prix sont imbattables (à partir de €29), vos achats seront envoyés par la poste. Modèle classique Paris X en 20 couleurs, modèle Chopin en 6 couleurs, le béret du Che, etc.
♥ À Paris, Laurence Bossion, modiste aux Tuileries, en a une jolie collection (en vente sur notre Eboutique jusqu’au 30 juin. -10% pour les lectrices Mid&Plus).