Je ne suis pas un garçon, je suis une fille !

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Comme le rapportent la plupart des parents, l’identité de genre de leur enfant est rarement problématique ou ambiguë. Toutefois, il peut y avoir dans certains cas, identification de genre opposée au sexe biologique assigné à la naissance. Ces enfants transgenres, tout en appartenant biologiquement à un sexe ont le sentiment d’appartenir à un autre. Quel comportement adopter en tant que parents ? Voici quelques éléments de réponse…

Les  parents confrontés à la singularité de leur enfant

Les  parents, confrontés à une identité transgenre de leur fils ou de leur fille, sont inquiets et incertains sur la manière de gérer la question. Certains vont demander de l’aide auprès d’un thérapeute (le plus souvent ceux qui ont une position « soutenante »). Pour d’autres, le tableau est plus compliqué , car ils  ont du mal à accepter un enfant qui ne correspond pas à leurs attentes de genre. Un enfant homosexuel et/ou une non-conformité de genre minime est acceptable mais ils craignent de voir leur enfant évoluer vers une identité transgenre et un désir de changer de sexe. Dans ces cas là, il peut y avoir conflit, voire rupture. C’est dommageable car en contrôlant leur anxiété, en surmontant leur peur, parfois leur honte, en acceptant une expression plus fluide du genre, les parents peuvent grandement faciliter le développent harmonieux de leur enfant.

Le nécessaire maintien du lien

De nos jours, on ne modifie plus l’identité de genre et/ou l’orientation sexuelle. Le genre est considéré comme un spectre fluide et la non-conformité de genre comme une variation humaine normale. Les enfants de genre non-conformes n’ont pas systématiquement besoin d’un appui psychothérapeutique s’il n’y a pas de stigmatisation ou détresse, mais ils peuvent y avoir recours afin de retrouver confiance en eux et bénéficier d’une aide à l’intégration sociale. Parfois ces thérapies apportent un soutien à leur transition sociale : changement de statut social et attributs de genre (prénom, pronom, vêtements, changement de papiers officiels), tout cela sans changements médicaux définitifs. Les parents peuvent aussi recourir à un  soutien extérieur afin de dé-stigmatiser leurs expériences, tout en se voyant offrir des outils pour apporter bien-être et développement optimal à leur enfant. Ces approches affirmatives supposent un travail en commun parent-enfant.

Contourner les stéréotypes de genre

S’enquérir du « pourquoi ils se sentent comme cela ? » est certes légitime, mais ne mène nulle part. Le genre s’impose de lui même. Ce n’est ni un choix ni un dilemme. C’est comme ça et c’est tout. La lutte des parents avec la non-conformité de genre de leur enfant est un combat inutile nous disent les spécialistes. Il s’agit au contraire de trouver un rythme équilibré, ne pas empêcher son enfant de progresser mais sans le pousser de façon anxieuse dans un sens ou un autre, le laissant montrer sa propre voie. Il y a d’une part l’influence relativement minime (et non prouvée) que les parents peuvent avoir  sur le développement de l’identité sexuelle et du genre de leur enfant et d’autre part, l’impact énorme qu’ils peuvent avoir sur son auto-acceptation, son bien-être, son ajustement émotionnel et social aussi bien, en fin de compte, que sur sa sécurité dans une société  encore dominée par les stéréotypes de genre.

Dans un monde organisé autour de la binarité du genre, le corps dicte une identité. Ensuite vient la personne, avec le  sentiment d’un soi et d’un genre subjectif.

Michèle Robach

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