Toi, moi et mon identité sexuée 

0

Je sais ce qu’est une femme, un homme, mais que sais-je des hormones, du troisième sexe ou des orientations sexuelles ? Le 21ème siècle regorge d’études sur les identités sexuées : égalité des genres, transformation des rôles et évolution des statuts, ouvrez l’œil, c‘est maintenant que ça se passe !

Gender studies

Ces études apparues en 2014 font état de programmes qui démontrent que la différence des sexes s’explique par la culture et l’éducation et s’interrogent sur une longue domination masculine. Les biologistes eux distinguent trois sexes : le sexe chromosomique, XX pour les filles et XY pour les garçons, dû à une petite distinction sur la 23ème paire de chromosomes. Le sexe anatomique, des organes différenciés, le vagin et les ovaires pour les filles, le pénis pour les garçons, qui apparaissent déjà à la 8ème semaine chez l’embryon. Et enfin, le sexe hormonal, testostérone pour les mâles et progestérone pour les femelles qui ont un impact puissant sur l’anatomie et les comportements. Mais ça, vous le saviez déjà !

Nos cinq sexes

Ajoutez deux autres sexes, un sexe social ou « genre » et un sexe psychologique. Comme au début du 20ème siècle où les petits garçons portaient des robes et les cheveux longs jusqu’à l’âge de 6 ans, où les transsexuels avaient le sentiment de ne pas avoir un corps qui corresponde à leur identité (contredisant l’affirmation de Simone de Beauvoir « On ne naît pas femme, on le devient »). Les chercheurs sont divisés, les uns affirment que la différence est dans la personnalité, dans le désir sexuel ou l’agressivité. D’autres disent que les femmes sont plus émotives et anxieuses, que les hommes sont plus stables émotionnellement. Autre constat, le cerveau des femmes est en moyenne plus petit mais n’engendre pas d’infériorité intellectuelle. Ce qui expliquerait que les femmes seraient moins portées vers la logique et plus enclines à communiquer, moins avides de pouvoir et plus capables d’empathie.

Le paradoxe sexuel

Esprit de compétition chez les hommes, filles plus performantes dans l’enseignement secondaire et à l’université mais minoritaires dans les postes à haute responsabilité. Explication : lors des concours, leur pourcentage s’effondre mais une fois le concours passé, elles remontent la pente et redeviennent meilleures tandis que le sexe mâle améliore ses performances dans un environnement compétitif. En Inde, les Hijras ou personnes du troisième sexe, se caractérisaient hier par une hyperféminité vestimentaire, castrées, gardiens de harems ou prostituées de luxe. Aujourd’hui, ce sont des parias de la société car assimilés à l’homosexualité, tabou absolu pour les Indiens. Mais ils peuvent inscrire sur leur papier d’identité, M, F ou T pour transsexuel.

Le poids des stéréotypes

Un bébé qui pleure est triste si c’est une fille, en colère si c’est un garçon. Pour Françoise Héritier, les raisons de la domination masculine viendraient d’une peur originelle des hommes devant ce pouvoir des femmes d’enfanter la vie, filles mais aussi garçons. Qui expliquerait les origines des violences faites aux femmes et la répartition où le plaisir sexuel serait réservé aux hommes tandis que les femmes sont assignées à la reproduction. Pendant longtemps, le corps était vu comme unisexe et le sexe féminin comme un « moindre mâle ».

Congé de paternité, violence masculine sanctionnée par la loi, déclin du pouvoir masculin ou perte de l’autorité paternelle, la dévirilisation fait peur. Mais les femmes seraient toujours attirées par la virilité ou plutôt par une masculinité dépouillée de ses oripeaux de misogynie, machisme et phallocentrisme. Une chose est sûre, dans les identités sexuées, on trouve aussi bien des « femmes viriles » que des « papas poules » et celui qui ne « pense qu’à ça » n’a plus la cote !

Vicky Sommet

Masculin-féminin pluriel sous la direction de Martine Fournier (éditions Sciences humaines/Seuil, 2014)

L'article vous a plu ? Partagez le :

Les commentaires sont fermés.