Cœur bien accroché

0

Le charmant Musée de la Vie romantique a pour objectif de rouvrir le 16 juin, réactivant son exposition Du romantisme dans l’art contemporain, tricotage audacieux entre esprit romantique du lieu et art contemporain à travers la représentation artistique du cœur. 

Polysémie du cœur

D’où vient cette symbolique du cœur pour illustrer l’amour ? Certains affirment qu’elle serait d’origine botanique, s’inspirant de la forme de feuille de lierre, métaphore de la fidélité et de l’endurance au regard de la permanence de sa couleur. Religieux ou païen, de l’amour courtois à nos jours, ce motif récurrent traverse ainsi toute l’histoire de l’art. Depuis le jour de la Saint-Valentin, une exposition d’art contemporain convoque cette thématique et affole le pouls du romantique Hôtel Scheffer-Renan. « Cœur ouvert, cœur artiste, cœur symbole, cœur amoureux, cœur brisé, cœur gravé, cœur éternel », l’organe est disséqué en sept chapitres artistiques. Érotisé par Niki de Saint Phalle, prisonnier par Françoise Pétrovitch, opéré par Oda Jaune, au repos par Annette Messager, électrisé par Hsia-Fei Chang, photographié par Sophie Calle, transpercé par Ouka Leele, le cœur est exposé dans tous ses états, souvent  sous le prisme du regard féminin mais pas que !    

Ouka Leele Wound as the fog to the sun, photographie Tirage pigmentaire sur papier. © Ouka Leele _ Galerie VU, Paris © Adagp, Paris, 2019Niki de Saint Phalle My heart, 1965, peinture collage sur bois Collection privée, Courtesy Niki Charitable Art Foundation and Galerie GP & N.Vallois, Paris © D.R. © Adagp, Paris, 2020

L’amour en héritage

L’âme romantique de ces œuvres d’aujourd’hui entre en résonance avec l’esprit des lieux dans l’atelier-salon d’Ary Scheffer (portraitiste d’origine hollandaise, propriétaire de la demeure) et dans le pavillon de la collection permanente, lorsque les créations flirtent, ici avec un poème de Marceline Desbordes-Valmore, là avec des objets personnels de George Sand. Dans l’autre partie de l’exposition, plus collective, l’écho est moins prégnant, même si les généreux cartels nous apportent quelques clés de lecture. Du tatouage sur biceps de Pierre et Gilles à la vanité de Gilles Barbier, en passant par un graffiti photographié par Claude Nori dans la maison de Roméo et Juliette à Vérone, peintures, dessins, sculptures, céramiques, néons ou photographies décortiquent la complexité du sentiment amoureux.

À la manière des écrivains et peintres du XIXe, ces artistes à l’heure de l’amour 2.0 placent encore et encore le cœur au centre de leur vocabulaire artistique.

Christine Fleurot

 « Du romantisme dans l’art contemporain » – Musée de la vie romantique (Paris-75009) jusqu’au 13 septembre 2020.
Attention ! Uniquement sur réservation préalable sur le site.

Pour une pause gourmande : (sous réserve de sa rouverture à vérifier sur site)
Salon de thé  Rose Bakery dans la serre du musée avec jardin.
Ouvert toute l’année sauf certains jours fériés. Du mardi au dimanche de 10h à 17h30.

L'article vous a plu ? Partagez le :

Les commentaires sont fermés.