Du noir aux lumières de Marrakech

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Et si l’on voyageait au pays du soleil et des couleurs sur les traces d’Yves Saint Laurent…  Immergé dans l’univers du couturier, son musée en plein coeur de Marrakech nous emmène à travers une scénographie savamment orchestrée, entre la part obscure de l’artiste et celle plus lumineuse d’un imaginaire teinté de désir, de lumière et d’espoir.

Cinquante nuances de noir

Yves Saint Laurent aime à dire qu’il crée pour les femmes, pour les rendre belles et plus sûres d’elles. Il aime la simplicité et la beauté du classique. Conscient que son imaginaire l’entraîne parfois un peu trop loin, il se concentre sur le style et l’élégance. Pour preuve l’iconique smoking noir… Sa vie parisienne le pousse souvent à tous les excès et sa timidité ne s’exprime qu’avec des teintes sombres. Il dira que le noir est sa couleur préférée, son refuge.

« Il n’existe pas un noir, mais des noirs. »

Révélation de la couleur

Yves Saint Laurent se définit comme un voyageur immobile. La plupart de ses inspirations exotiques lui viennent de ses lectures et de son imaginaire. Né à Oran en 1936, dès lors qu’il foule le sol de Marrakech 30 ans plus tard, le couturier retrouve cette lumière révélatrice de couleurs vives et chatoyantes. Il y puise sa force et son énergie créatrice. Marrakech devient alors sa première source d’inspiration et le lieu de toutes ses audaces. Inspiré par les caftans turquoise, bleus, roses, violets et par l’association harmonieuse de couleurs inattendues, il n’aura de cesse de transformer les habits traditionnels des femmes. Sarouels, capes, djellabas et foulards sont détournés de leur utilité première pour devenir les pièces maitresses de ses collections de haute couture.

©Fondation Jardin Majorelle / Photographies de Nicolas Mathéus

Créateur sous influences

Paradoxe que cette dualité entre l’homme torturé au service de la beauté et de la libération des femmes et le créateur de génie dont les rêves et l’imaginaire le dépassent au point de tout tenter, pourvu que demeure l’élégance. Le Yves Saint Laurent du Paris bourgeois et le Yves Saint Laurent imprégné des couleurs de l’Orient se complètent. Toute sa vie il s’inspirera des plus grands peintres, des pays qu’il n’a jamais visités, de sa vie parisienne et de ses muses qu’il aime tant pour donner naissance à des collections d’exception.

« J’ai toujours placé au-dessus de tout le respect de ce métier qui n’est pas tout à fait un art mais qui a besoin d’un artiste pour exister. »

Celui qui disait « S’habiller est un mode de vie » a fait descendre le style dans la rue en créant sa ligne de prêt-à-porter Saint Laurent Rive Gauche en 1966. C’est aussi en 1966 qu’il découvre le Maroc et cette fois-ci ce sont les couleurs et les vêtements de la rue qui demeureront au cœur de sa démarche créative et nous offriront ses plus belles pièces de haute couture.

« Tout au long de la visite un sentiment puissant m’envahit : l’homme m’émeut, l’artiste me fascine. »

Pia Bielle

Musée Yves Saint Laurent Marrakech

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