Madagascar, la diversité d’une île

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Christine Bouché, spécialisée dans l’image évènementielle, a rapporté de trois voyages à Madagascar des photos collées dans un album. Et l’idée lui est venue d’en faire un livre d’images et de partager ainsi son « coup de cœur pour ceux de l’est, ceux du nord et ceux du sud ».

Premiers regards

« J’ai aimé ces gens qui vivent dans le dénuement le plus total mais qui ont toujours le sourire. Et pourtant, on arrive comme des voyeurs mais on ne peut s’empêcher d’être touché par la magie qui se dégage de ce pays ! » Pays multiculturel avec de nombreuses ethnies, une grande diversité de croyances et pourtant, il règne chez les Malgaches, une bonne entente dans la population. Il y a ceux qui viennent d’Asie, d’Indonésie, d’Afrique, de Chine ou d’Inde, attirés déjà au XVIe siècle par cette île verte, aujourd’hui devenue l’île rouge à cause de la déforestation. « C’est la seule manière pour eux de survivre. Le bois sert pour le chauffage, la cuisine, la construction des maisons, seules les essences précieuses sont exportées ou travaillées par les artisans locaux. Ce ne sont pas des créateurs mais essentiellement des agriculteurs, des pêcheurs, des marchands et donc souvent incapables de développer leur pays sans une aide extérieure ».

L’authenticité en héritage

Il vaut mieux éviter la capitale Antananarivo où la misère est la plus criante. « Moi, j’ai surtout aimé le grand Sud parce qu’on a l’impression de remonter le temps avec ces villages de petites cahutes en paille, toutes identiques, qui créent un ensemble visuel très esthétique. Leurs bateaux sont construits dans des troncs d’arbre évidés, de fragiles esquifs qui affrontent une mer déchaînée où pullulent les requins, avec des voiles toutes rapiécées quand ce ne sont pas des sacs de riz mis bout à bout ». Ce riz cultivé sur l’île est en majorité exporté alors que les Malgaches doivent en acheter pour leur consommation personnelle. L’artisanat local se partage entre la marqueterie, les paniers tressés ou les essences et les parfums à base d’ylang-ylang ou de vanille. La tradition est aussi présente dans la cuisine avec le romazava, de la viande de zébu agrémentée d’herbes acides, le zébu qui aide le paysan à amollir la terre, en la piétinant en compagnie des femmes et des enfants.

À lire et à regarder

Un pays qui se découvre au fil des pages, avec d’un côté l’écobuage avec le feu qu’on ne sait pas arrêter et de l’autre les orpailleurs ou les chercheurs de saphirs. La tradition et la magie sont au rendez-vous : « À chaque escale dans cette île du bout du monde, (2004, 2007, 2012) ma curiosité a toujours été nourrie mais il me reste encore beaucoup à découvrir et à partager ! ».

Vicky Sommet

Madagascar de Christine Bouché (Éditions Cacimbo, €41).

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