Mon livre pour l’été

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Algue séchée ou épi de blé comme marque-page, la rédaction de Mid&Plus partage ses conseils de lectures estivales. Au choix, deux sagas romantiques, un polar addictif, une fable animalière ou quatre romans qui parlent d’amour, d’humanité, d’immigration ou de développement personnel. Évasion garantie à tous les rayons !   

La Saga des Florio de Stefania Auci (Albin Michel, 2021-2022-2023)
par Vicky Sommet

Une fresque intime sur trois générations en Sicile où Palerme sert de décor à des intrigues romancées. Une épopée foisonnante qui offre une image vraie des mœurs de cette époque : la place des hommes est définie par leur sexe, développer l’industrie du souffre ou le commerce de la soie, construire des palais et cultiver la vigne pour produire le marsala et séduire toutes les femmes qu’ils désirent, rien ne les arrête. Mais la situation est très différente pour les femmes qui ont beau magnifier leur intérieur, assumer leur rôle de mère et d’épouse en étant toujours plus belles et plus élégantes, elles seront trompées par leur mari car lorsqu’on dirige un empire, rien ne vous est refusé. Une plongée dans un XIXème siècle corseté, mais terriblement romantique !
« Les lions de Sicile » (2021), « Le triomphe des lions » (2022) et « Les lions en hiver » (2023) – Existe en Poche

Mes désirs futiles de Bernardo Zannoni (Quai Voltaire, Éditions La Table Ronde, 2023)
par Christine Fleurot

Ovni littéraire par son style et son sujet, ce premier livre d’un jeune Italien, mi-fable animalière, mi-conte philosophique, a déjà été couronné des meilleurs prix littéraires dans son pays natal. Ici le lecteur est convié à écouter le parcours de vie du narrateur Archy… une fouine mâle. À travers tanières et forêts toute une faune douée de la parole se renifle, s’entraide ou s’entretue : renard usurier, chien fidèle, porc-épic puant et lynx cruel. Entre un quotidien ponctué de violence et d’amour, Archy fera une découverte essentielle celle de l’écriture et de la lecture. Osez plonger dans la fluidité et l’originalité de ce livre. Ce bestiaire ne nous parle finalement que d’humain. Ça parle de quoi ton livre ? D’une fouine …

♦ Avers. Des nouvelles des indésirables de J.M.G. Le Clézio (Gallimard, 2023)
par Michèle Robach

Le Clézio raconte ici les invisibles qui survivent aux franges de nos sociétés, ceux qui sont en marge du monde, qui le traversent, comme ces migrants qui trouvent le courage ou l’inconscience de fuir le chaos, la pauvreté, la violence. Ce sont eux, les héros du récit, les gamins mexicains qui traversent régulièrement la frontière, se faufilant dans les boyaux des égouts pour en ressortir aux États-Unis et voler des petits bouts de vie de rêve, ces deux frères qui fuient les bombardements en Syrie vers le Liban ou encore ces petits Indiens, errant dans la forêt pour échapper aux « narcos » qui envahissent les terres en Colombie. Le récit fait corps avec l’existence, la réalité, l’Histoire, car la fiction est comme un surgissement dans l’actualité et nous aide à comprendre le monde. Toutes les nouvelles qui composent le récit nous parlent d’exils, de fuites, d’errances, mais il est toujours question de ceux qui n’abdiquent pas, qui tentent quelque chose face à l’adversité. Le Clézio nous rappelle que ces indésirables sont aussi des êtres humains, qu’ils ont besoin d’écoute et de miracles.

♦ Les Mangeurs de Nuit de Marie Charrel (Éditions de l’Observatoire, janvier 2023)
par Brigitte Leprince

En 1877, un premier Japonais, Manzo Nagano émigre au Canada, suivi par de nombreux concitoyens essentiellement en Colombie Britannique. Malheureusement cette communauté sera victime d’un racisme très important avec séquestration dans des camps au début du XXe siècle. Marie Charrel nous entraîne au cœur du terrible destin souvent ignoré des « Isei » avec le talent de conteuse indéniable qui est le sien. Hannah, la « Nisei », fille d’une » Isei » vit au quotidien la discrimination et le rejet ; Jack, le « creekwalker » dont la tâche est de surveiller les rivières et la forêt trouve refuge dans la nature et les légendes de son pays. Leur rencontre improbable est un enchantement. Empli de poésie, de rythme et de personnages pittoresques, ce conte romanesque nous offre un éclairage sur des évènements historiques peu connus.
Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2023
Sur le même thème : « Obasan » roman autobiographique de Joy Kogawa, Canadienne d’origine japonaise.

♦ Plus jamais sans moi de Maud Ankaoua (Éditions Eyrolles, 2023)
par Marie-Blanche Camps

Si le genre de roman de développement personnel ne vous rebute pas, si votre relation amoureuse n’est pas au top en ce moment et si vous aimez randonner, ce livre est pour vous ! Plus jamais sans moi est le quatrième roman de Maud Ankaoua, conseillère financière, passionnée par les relations humaines. Constance, avocate, la quarantaine, a une relation amoureuse depuis trop longtemps avec un collègue, marié évidemment. Son nouvel employeur l’envoie sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle pendant sa période d’essai… En se basant sur la fiction, l’auteure distille, au gré des rencontres et des étapes du Camino Frances, des concepts de développement personnel : l’estime de soi, la peur, l’amour véritable, les choix de vie. On chemine, on réfléchit, on se questionne avec Constance. À méditer : « Le jour où j’ai découvert que le grand amour de ma vie, c’était moi, tout a changé… »

♦ Les Sept Soeurs de Lucinda Riley (éditions Charleston, mai 2023)
par Agnès Brunel-Averseng

Si vous ne vous êtes pas encore laissées happer par la saga de la famille d’Aplièse et des sept sœurs des Pléiades, les vacances sont le moment idéal pour y plonger. Elles nous font voyager à travers le monde dans des histoires incroyables inspirées de lieux réels dans leur contexte historique, portées par des femmes fortes et attachantes. « Les Sept Sœurs est une histoire d’humanité sur l’amour, la famille, la joie, la perte, la peur et la douleur et par-dessus tout sur le don » dit Lucinda Riley, décédée avant de terminer le dernier tome, « Atlas, l’histoire de Pa Salt » qui donne la clé des sept tomes précédents. Son fils a achevé son œuvre et vous aurez ainsi la chance d’avoir les réponses à vos interrogations sans attendre. Sans « spoiler », ne laissez pas passer les indices des sept premiers tomes qui trouvent tout leur sens dans le dénouement… Bonne lecture, détente assurée !

La disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker (1994)
par Anne-Marie Chust

Joël Dicker n’est pas l’écrivain du siècle, mais une critique disait de lui qu’il était « virtuose et addictif » et, c’est vrai, ses intrigues sont certes un peu mécaniques et les couvertures de ses livres, souvent illustrées par des tableaux d’Edward Hopper, pourraient nous laisser croire à un essai sur une Amérique profonde, mélancolique, entre deux mondes, mais c’est juste un malentendu, puisqu’il s’agit plus simplement d’un roman policier avec l’Amérique pour cadre. Mais c’est bien fait et on n’a pas envie de lâcher jusqu’à la conclusion d’un enquête à tiroirs plutôt bien ficelée. 30 juillet 1994, Orphea, petite station balnéaire tranquille est bouleversée par un effroyable fait divers : le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres. L’enquête, confiée à la police d’État, est menée avec succès par un duo de jeunes policiers. Mais 20 ans plus tard, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme qu’on s’est trompé de coupable à l’époque avant de disparaître à son tour dans des conditions mystérieuses…

L’amour est un thé qui infuse lentement de Christine Cayol (HC éditions, 2022)
par Marie-Hélène Cossé

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