Un paradis à ciel ouvert

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Inhotim (prononcer « inyotime« ), à 60 kilomètres de Belo Horizonte et une heure d’avion de Rio de Janeiro, abrite l’une des plus grandes collections au monde d’art contemporain à ciel ouvert au milieu d’un magnifique jardin botanique en pleine forêt tropicale. Inhotim, c’est le projet fou d’un sexagénaire brésilien magnat du minerai de fer, Bernardo Paz, qui a décidé d’y dédier sa vie.

Ouvert en 2006, l’institut comprend 1.000 hectares de terrain dont 110 sont ouverts au public pour y abriter vingt galeries d’œuvres d’art et le jardin botanique. 500.000 visiteurs y viennent du monde entier chaque année. On y trouve une serre de 25.000 m2, cinq restaurants, un magasin, bientôt un hôtel, 4.200 espèces de plantes (des milliers d’orchidées, de broméliacées, de cactus et de nénuphars géants), des centaines créations provenant de 200 artistes du monde entier (dont des certaines monumentales signées par des grands noms), la plus importante collection de palmiers de la planète (1 400 variétés), des cygnes noirs posés sur cinq lacs couleur d’émeraude… L’idéal pour visiter est d’y consacrer deux jours à l’aide d’une voiturette électrique pour se déplacer plus facilement dans le luxurieux jardin. La démesure du projet est à taille du pays qui l’abrite. Nous sommes ici dans une autre dimension de l’espace et du temps. Le visiteur vibre à l’unisson de l’art et la nature mélangés.

L’aventure a commencé dans les années 1980 avec l’achat de 750 hectares de terrain à Brumadinho où le milliardaire créé son fabuleux jardin botanique avec l’aide du paysagiste brésilien Roberto Burle Marx, puis fin 1990 avec l’adjonction de bâtiments pour y abriter sa collection privée sans cesse en expansion. La renommée de l’institut ne cesse de grandir et atteint désormais les places artistiques européennes et américaines.

Et demain ? Malgré la récession économique et même s’il a dû réduire le rythme des travaux, Bernardo Paz projette encore de développer les 700 hectares à ce jour fermés au public. De nouvelles galeries, des hôtels, un amphithéâtre à ciel ouvert, un théâtre, des villas pour ceux qui comme lui voudraient travailler sur le site sans avoir à en sortir. On peut se poser la question de ce que deviendrait le monde de l’art sans ces grands mécènes comme Bernard Paz qui le font vivre, nos Bernard Arnault et François Pinault pour la France. Alors Inhotim : Mecque Arty du 21e siècle comme le prédisent certains ou projet fou d’un petit garçon devenu grand et riche qui ne survivra pas à sa disparition ?

Marie-Hélène Cossé

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