Audrey Azoulay, sentinelle de la réconciliation      

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Qui de mieux qu’Audrey Azoulay, réélue pour un nouveau mandat comme directrice générale de l’UNESCO, pour incarner la première femme de l’année sur Mid&Plus, ancrée dans les valeurs de transmission et réconciliation, avec une carrière entièrement tournée vers la culture, bien partagé par toutes les nations quelles que soient leurs différences, langues, traditions ou origines.

Ce n’est pas le fait du hasard

Haut-fonctionnaire et femme politique, elle travaille d’abord au Centre national du cinéma et de l’image animée, ensuite comme Conseillère culturelle du président de la République, François Hollande, puis ministre de la Culture et de la Communication. Pourquoi elle ? Née au Maroc, fille d’un journaliste et homme politique et d’une écrivaine, elle a fait ses études au lycée en France avant Dauphine, et, après une maîtrise de sciences de gestion, un master en administration des affaires, Sciences PO et l’ENA. Engagée dans la lutte contre l’antisémitisme et l’antifascisme, elle avait pour modèle Simone Veil et Jean Zay.

Une femme des médias

Développer les médias, l’audiovisuel public, les industries culturelles et le cinéma, est son but. Audrey Azoulay a même participé au film « Le grand rôle » de Steve Suissa, en jouant l’assistante du réalisateur. Au ministère de la Culture, elle sera d’abord décriée par le milieu culturel qui milite en faveur du  projet de loi pour la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, mais sa priorité reste de faciliter l’accès à la culture, en particulier pour « la jeunesse et les territoires » avec une mesure comme l’ouverture des bibliothèques le dimanche  et elle s’est battue pour rendre « les quotas de chansons francophones plus contraignants » à la radio. Elle mènera aussi une réforme des conditions d’interdiction des œuvres cinématographiques aux mineurs de moins de 18 ans pour les scènes de sexe litigieuses.

Le volet international

Pour lutter contre les destructions en temps de guerre, elle défend une résolution pour protéger le patrimoine culturel dans les conflits armés. On la disait « discrète », « très qualifiée » mais aussi une ministre « sans faute, mais sans-souffle ». Candidate à l’UNESCO face à la Chine, le Guatemala et l’Azerbaïdjan, mais pas l’Europe ni les pays arabes, elle fait valoir ses attaches des deux côtés de la Méditerranée. Son objectif, « L’éducation comme ferment de développement et d’égalité entre les sexes », privilégier l’Afrique, l’égalité des genres et l’éducation (la défense des « femmes de réconfort » entre Japon et Corée), le développement du numérique et la question du patrimoine, comme la préservation des murailles de la vieille ville de Jérusalem.

Après sa réélection en novembre dernier, Israël et les États-Unis envisageraient leur retour pour contrer la Chine, première contributrice du budget, et les deux Corées se sont rapprochées pour demander l’inscription du ssierum, pratique sportive de lutte au patrimoine immatériel de l’humanité.

« Travailleuse », ses priorités pour 2022 seront la diversité culturelle et la diffusion des sciences « Il nous faut embrasser ces sujets de façon plus volontaire », et elle s’est donnée pour mission d’œuvrer à la réconciliation, de rester fidèle aux objectifs d’une institution née au lendemain de la seconde guerre mondiale pour promouvoir la paix et la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, de la culture, des sciences.

Vicky Sommet

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