Carolyn Shuster Fournier, pour l’amour de l’orgue

0

Organiste et musicologue franco-américaine, Carolyn Shuster Fournier a étudié le piano dès l’âge de huit ans, puis à treize ans le violon et l’orgue. D’abord organiste à la cathédrale américaine de Paris, puis pendant 33 ans à l’église de la Sainte Trinité, Caroline est aujourd’hui organiste titulaire honoraire de cette église où elle a connu Olivier Messiaen et où elle créa avec lui les « Concerts hebdomadaires du jeudi midi ».

« Tout est beau dans ce que l’on aime, Tout ce qu’on aime a de l’esprit. » Charles Perrault

Brillante carrière

Diplômée de Wheaton College (Chicago), puis du Conservatoire de la Nouvelle-Angleterre (Boston), Carolyn est venue à Paris pour se perfectionner dans la musique d’orgue française auprès des maîtres organistes Marie-Claire Alain, André Isoir et Michael Chapuis. Munie d’une Maîtrise à la Sorbonne et d’un Doctorat à l’université de Tours, sa thèse fut consacrée aux orgues profanes d’Aristide Cavaillé-Coll. Concertiste internationale, elle a donné plus de 750 concerts en Europe et aux États-Unis. En 2007, le Ministre de la Culture l’a décorée de la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres.

Les bienfaits de la musique

La musique, véritable sentinelle de l’invisible, s’écoute avec l’oreille, l’esprit et le cœur. Les mélodies, les harmonies et les rythmes suscitent en nous des émotions profondes. La musique résonne bien au-delà des notes, car propice à la fraternité et à la communion entre les êtres, elle touche et émerveille l’humanité. Il est reconnu scientifiquement que la musique est un bienfait pour le corps et l’esprit. Ses vertus thérapeutiques stimulent et éveillent à la fois la sensibilité et la réflexion. Elle peut calmer le stress et pacifier. Elle a une influence sur notre psychisme : elle vitalise nos fonctions intellectuelles et nos capacités mémorielles.

Les plaisirs de la musique

Pour chaque artiste il est vital de se perfectionner continuellement pour maîtriser son art, afin d’acquérir la grâce, la fluidité, la souplesse, la délicatesse et la liberté qui lui permettront de toucher profondément ses auditeurs. Selon Claude Debussy, « La musique doit humblement chercher à faire plaisir ». L’organiste doit transmettre avec fidélité un passé composé des goûts musicaux des cinq derniers siècles, riches et variés selon les époques. Au-delà du temps, au travers ses interprétations, soit lors d’un office religieux, soit lors d’un concert, le musicien entre en résonance avec le cœur ses auditeurs, chez qui il génère une élévation spirituelle enveloppée d’une part de mystère.

« On n’a jamais fini d’apprendre. » Robert Schumann

La place de l’enseignement de la musique

Enseigner la musique est un privilège et un enrichissement pour tous les professeurs. Les élèves de piano et d’orgue approfondissent ensemble avec eux les bases fondamentales des œuvres qu’ils travaillent. En ce qui concerne la technique, il faut l’enseigner en faisant comprendre qu’elle doit être entièrement au service de la musique et non pas pour atteindre une virtuosité superficielle. Il est nécessaire d’étudier profondément chaque partition de manière à ce que l’interprétation qui en résultera soit la plus expressive possible. La beauté de la musique des maîtres nous surpasse : avec elle, nous retrouvons notre moi profond, nous sommes libérés et joyeux.

« La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. » Richard Wagner

Florence Desgranges de Lagune

« Un siècle de vie musicale à l’Église de la Trinité à Paris de Théodore Salomé à Olivier Messiaen » de Carolyn Shuster Fournier (L’harmattan, 2014). 

L'article vous a plu ? Partagez le :

Les commentaires sont fermés.