Françoise Petrovitch, on ne lâche jamais

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Après une formation en Arts appliqués et un travail d’enseignante à l’École Estienne, Françoise Petrovitch expose régulièrement dans des galeries. « Le succès est arrivé plutôt vers cinquante ans » avoue-t-elle. « Le dessin est le moteur de ma vie et continue encore aujourd’hui à être à la base de mon travail. »

La maturité de l’artiste

Une œuvre se construit sur une vie et Françoise Petrovitch pense que les artistes ont cette chance de ne pas être impactés par l’âge. Les peintres sont souvent en retrait, dans l’ombre et à moins d’événements qui se déroulent en public, ceux qui regardent le travail d’un artiste ne connaissent pas son visage. « La maturité est moins compliquée à vivre que chez les actrices par exemple et je comparerai notre carrière plutôt à celle de l’écrivain. Je crois aux gens qui durent et nous, on ne lâche jamais. »

Créer sur tous supports

Le dessin est toujours le début de son travail quel qu’il soit, sculpture, peinture, gravure ou vidéo. Même pour les vidéos qui ne sont ni des films ou des documentaires, ce sont des dessins qui formeront la trame de son travail. Chaque nouvelle expression artistique est l’occasion pour elle de travailler autrement, avec une autre équipe, une autre culture, un autre vocabulaire et un autre espace à maîtriser. « Un autre chemin pour moi consiste aussi à regarder l’art des autres. » Adepte d’une forme de liberté dans ses expériences artistiques, elle la fait sienne dans toutes ses œuvres « Je m’autorise à aller là où j’ai envie. Je représente souvent des jeunes corps, un peu fragiles, qui sont dans l’entre-deux, qui ne sont pas terminés et qui vont se transformer. »

Une identité forte

Pendant le confinement, Françoise Petrovitch a initié une série de tableaux qu’elle a intitulé « Aveuglés ». « J’ai dessiné et peint des personnes qui avaient leurs mains devant leur visage. Une manière pour moi de dire est-ce qu’on se cache de la réalité du monde ? Qu’est-ce qu’on ne veut pas voir quand on va dans le mur ? C’était l’expression de l’angoisse devant la mondialisation, une façon de dire, à un moment je vais ouvrir les mains, et je vais découvrir la réalité. Pour conclure par cette question : qu’est-ce qu’on veut voir et comment on se situe dans le monde d’aujourd’hui ? ». Le regard du public ne l’influence pas « Je n’ai pas envie de faire quelque chose de politique, chacun peut voir ce qu’il a envie de voir. »

Demain, vous pourrez la découvrir à Landerneau¹, à la FIAC², avec une exposition dans le nouvel espace parisien du décorateur Christian Liaigre, et une exposition collective en Suisse au Musée Vevey avec des dessins XXL aux très grands formats et enfin dans une galerie à Neuchâtel et au château de Gruyère. La maturité décidément lui va bien !

Vicky Sommet

¹Fond Leclerc de Landerneau, exposition monogaphique de mi-octobre à début avril.
²FIAC du 21 au 24 octobre 2021.

EN SAVOIR PLUS : Vidéo de présentation de Françoise Pétrovitch – 14éme Prix du dessin – Fondation Daniel et Florence Guerlain

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