La légende des blondes

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« Trouvez-moi une autre blonde ! ». Ces mots du patron de la Columbia furent prononcés après l’annonce de la mort de Marilyn Monroe. Et elles furent nombreuses à venir passer le casting, vraies et fausses blondes, mais toutes décidées à prendre la place de « Pom, pom, pi, doo ».

Une histoire ancienne

Décédée en 1962, la célèbre blonde de Hollywood avait lassé bon nombre de producteurs qui cherchaient à la remplacer depuis dix ans déjà. Ils voulaient trouver une blonde plus ponctuelle, plus disciplinée et surtout aussi désirable et rentable pour l’industrie du cinéma. Mais n’est pas Marylin qui veut ! Pour Billy Wilder « La diriger, c’était comme arracher des dents. Mais quand vous en aviez fini avec elle, que vous étiez passé par les 40 ou 50 prises, que vous aviez subi ses retards, vous vous retrouviez avec quelque chose d’unique, d’inimitable ». Les recruteurs essayèrent de trouver la future couverture de Playboy, selon le canon américain de l’époque, une blonde à forte poitrine, très attirée par l’argent, fume-cigarettes à la main, grosse cylindrée devant la porte et ressemblant à la blonde des boîtes de soupe Campbell…

La fabrique de stars

Au panthéon de ces vedettes en devenir, on trouve Mamie van Doren, toujours de ce monde, arrivée de son Dakota natal avec ses origines suédoises. À défaut de champagne, elle commença sa carrière en prenant un bain de bière, mais ne réussira pas à Hollywood. Une autre, Française et largement oubliée, Corinne Calvet, une Marlène à la voix d’Arletty, plutôt qu’une Marilyn exotique. La French pin-up ressemblait vaguement à Rita Hayworth et sera sollicitée par Orson Welles qui ne peut oublier sa Gilda et n’exige que sa présence mais surtout qu’elle se taise ! Puis viendra Barbara Payton qui a tourné avec Gregory Peck et James Cagney, mais ses addictions à l’alcool, aux médicaments et aux mauvais compagnons l’ont écartée définitivement de la Cité des Anges.

La liste est longue

Certains noms ne passeront pas à la postérité, sauf l’Anglaise Diana Dors qui avait écrit « Je serai une star de cinéma avec un téléphone couleur crème et une piscine ». Elle se fera remarquer à Londres, roulant toujours en Rolls-Royce et terminera sa carrière en tournant pour Joseph Losey. Puis Jayne Mansfield qui gagna un concours de beauté à Dallas, chantait et dansait, amoureuse d’un culturiste devenu Mister Univers mais mauvaise actrice. Et enfin, Anna Nicole Smith (Vickie de son prénom…), playmate à la poitrine Bibendum, une des premières à accueillir des implants mammaires. Son souhait n’était pas de « faire du cinéma mais d’être vue ». Aimée par un milliardaire, mariée à 28 ans avec cet homme de 90 ans, elle perdra son procès pour percevoir un héritage. « Monsieur le juge, c’est très cher d’être moi ! »

Pâles copies de Marilyn, elles ont emporté avec elles toute une époque pour être remplacées par l’ère des superhéros, les Batman, Superman et autres Iron Man, les humains n’ont plus la cote et les blondes sont oubliées !

Vicky Sommet

« Des blondes pour Hollywood. Marilyn et ses doubles »  de Adrien Gombaud aux éditions Capricci (février 2023).

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