Lida Sherafatmand, le pouvoir des fleurs

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Quand son village en Iran a été complètement détruit, Lida a demandé à sa maman « pourquoi les gens n’écoutent pas le soleil chanter au lieu de bombarder ? ». Lida avait vu en songe un soleil qui jouait de la flûte et qui envoyait des fleurs sur le monde. Elle l’a dessiné. Elle avait trois ans et ce fut son premier dessin. Depuis, elle n’arrête pas…

Pour fuir la Révolution, la famille de Lida Sherafatmand se réfugie à Malte. Lida étudie les relations internationales, les relations sociales et la paix, obtient un Master « pour être prise au sérieux ! ». Elle continue de peindre et de voyager. Aujourd’hui, artiste accomplie, Lida expose dans le monde entier. Elle a même dessiné deux timbres postes officiels pour le Lichtenstein et la Chine à partir de ses toiles.

Lida Sherafatmand se définit comme une exploratrice de la nature humaine. Et c’est à travers la beauté des fleurs que Lida s’exprime depuis sa plus tendre enfance. En 2016, elle invente un mouvement artistique, le florencisme : les fleurs sont les principaux sujets de ses toiles certes, mais elles sont aussi synonymes, dans beaucoup de cultures, d’épanouissement d’un individu ou d’une civilisation. Avec d’autres artistes, elle croit au pouvoir symbolique des fleurs. Le manifeste du florencisme confronte la crise sanitaire à une prise de conscience de la beauté.

« Pourquoi choisir la violence ? Il y a une alternative à la violence. »

Lida soutient également des projets humanitaires, comme l’association caritative Mothers without Borders qui accompagne les femmes qui vivent sous la charia. Elle a ainsi conçu les dessins des kits éducatifs distribués dans les villages isolés du Nigéria, pour aider les jeunes susceptibles d’être recrutés par Daesh à ne pas se mettre en danger. Elle défend le « soft power » (le pouvoir de la douceur) des mères africaines. « Elles restent à la maison, mais elles ont un pouvoir. Le soft power, c’est la force des femmes et leur capacité à apporter du changement au sein de la société en utilisant leur empathie, leur soin, leur enseignement. »

Lida a également fait don de tableaux à la clinique Winston Churchill d’Oxford et à l’hôpital universitaire de Slopje en Macédoine « parce que les fleurs contribuent au bien-être des malades et des soignants et les aident à lutter contre l’anxiété ». Lida met beaucoup d’amour dans chacun de ses coups de pinceau et les images qu’elles créent sont souvent le fruit de sa méditation.

À 21 ans, elle souhaitait devenir religieuse, comme Mère Teresa, pour changer le monde, mais la peinture qui lui est revenue en rêve la rattrape. La danse soufi aussi. « Dans la danse, il y a plus de mouvement que dans mes tableaux ! »

Marie-Blanche Camps

Son site

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