Lisa Mimoun réinvente la petite robe noire

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Lisa Mimoun est une femme remarquable. Elle a une énergie débordante qui arrive à conjuguer sa vie professionnelle de fashion designer entre New York et Paris avec sa vie de maman d’une adorable petite-fille bilingue anglais-français. Interview d’une passionnée.

Comment se fait-il que vous ayez la double nationalité ?
Après mon baccalauréat, j’ai fait des études aux États-Unis. Mon père m’a donné le choix : « Si tu veux étudier l’Histoire de l’Art, tu restes à Paris et tu vas à l’École du Louvre. Mais, si tu es plus ambitieuse, je t’offre des études aux États-Unis dans le business ou la technologie. Tu verras, les Américains sont très forts dans ces domaines. » Mon père m’adorait et voyait mon potentiel. À l’époque, faire des études aux USA coûtait presque autant qu’un appartement parisien ! En 1997, j’ai d’abord suivi des cours d’anglais intensifs à UC Berkeley. Au bout de six mois je parlais couramment et j’ai ensuite fait un double cursus en économie et finance à l’Université de Californie de Santa Barbara (UCSB) jusqu’en 2002. Ma vie sociale était à la bibliothèque universitaire. J’ai obtenu mon diplôme avec mention Très Bien.

Pourquoi êtes-vous restée aux États-Unis à la fin de vos études ?
J’avais déjà rencontré mon futur mari à San Francisco et nous nous sommes mariés en 2003. Lui, avait fait des études d’ingénieur à UC Berkeley, puis son MBA à Stanford. Ensuite, il a été recruté par des entreprises américaines qui lui ouvraient toutes les portes avec des opportunités qui n’existaient pas en France.

Et vous, souhaitiez-vous suivre la même voie que votre mari ?
Pas du tout ! Malgré des postes prestigieux et des salaires énormes offerts par des entreprises dans le domaine de la finance, j’ai vu tout de suite que ce n’était pas mon monde. Je sentais que j’allais perdre mes valeurs. Je voulais suivre ma propre voie, rester plus authentique et indépendante de mon mari. J’ai alors pris un autre chemin.

Lequel ?
Après que nous ayons décidé d’organiser notre mariage en France, j’ai constaté qu’il y avait un vide sur le marché français. C’est à ce moment, que j’ai créé Château Chic avec des bureaux en Californie, à New York et à Paris. Mon but était d’organiser des événements importants en France pour une clientèle internationale. Et la réussite a été rapidement au rendez-vous. J’ai organisé des évènements très haut-de-gamme sur plusieurs jours, y compris des mariages pour des familles américaines et de grandes familles du Moyen-Orient. J’ai découvert qu’on pouvait être très créatif. Par exemple, quand on faisait un thème marocain pour une soirée, on faisait fabriquer les tentes sur mesure au Maroc même. Les clients étaient très contents, mais c’était assez stressant. Au bout de sept ans, j’avais besoin de tourner la page.

Quelle a été la suite de l’aventure ?
Une de mes clientes du Koweït m’a proposé de participer à JAMM Art, une nouvelle société d’ Art consulting. En 2010, nous avons organisé la première vente aux enchères d’Art Contemporain au Koweït. À nouveau, la réussite a été immédiate et nous avons alors participé aux plus importantes foires internationales.

©Emiie Marcelle

Quand avez-vous eu le déclic de créer Émilie Marcelle à Paris ?
Lors d’un voyage pour JAMM, la compagnie aérienne a perdu deux grosses malles avec toutes mes tenues et robes de gala que je portais pour les grandes soirées. J’ai découvert que les petites robes noires que je portais étaient irremplaçables. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à l’élégance de ma grand-mère et que j’ai eu l’idée de revenir en France pour créer ma maison de couture autour de « la petite robe noire ». Je savais que je ne réussirai pas sans le savoir-faire français. Aujourd’hui mon entreprise s’appelle Émilie Marcelle en hommage à ma grand-mère maternelle. Les débuts n’ont pas été si faciles et j’ai dépensé beaucoup de temps et d’argent avant de trouver la modéliste et la couturière de talent qui m’accompagnent depuis. Aujourd’hui, nos clientes sont reçues sur rendez-vous, soit à Paris, soit à New York. Souvent, elles ont toutes une garde-robe Émilie Marcelle car notre style intemporel, à la fois classique et moderne, est très pratique, portable de jour comme de  nuit. D’ailleurs, mon concept a été plébiscité de suite.

Quels sont les créateurs qui vous inspirent ?
Hubert de Givenchy, André Courrèges, et Azzedine Alaïa. C’est leur simplicité et leur intemporalité qui m’ont tant marquée. Ce sont de belles personnes et leur élégance se reflète dans leurs créations.

Comment vous voyez-vous d’ici cinq ans ?
J’aimerais grandir. Comme nous avons créé un ou plusieurs patrons pour chaque cliente, nous pouvons les décliner dans différents modèles et tissus. Notre offre devient de plus en plus variée : après la petite robe noire, nous proposons maintenant des modèles de pantalons, de manteaux, de capes, de robes-cocktail, de robes de mariage et de robes de soirée. Nous fabriquons nos vêtements sur-mesure avec les meilleurs tissus et cuirs, les mêmes que ceux utilisés par Loro Piana et Hermès, entre autres. Cette façon de produire à la commande est très écologique et évite tout gaspillage polluant. Lorsque vous avez un rendez-vous chez Émilie Marcelle, vous êtes la seule cliente dans sa boutique. Vous serez accueillie avec du champagne, du chocolat et du fromage artisanal. Vous allez passer un très bon moment. De plus, les lectrices qui se recommanderont de Mid&Plus bénéficieront d’une remise sur leur commande.

Rachel Kaplan
Journaliste et entrepreneur
Events and Company
Instagram @newwomensmanifesto : « R
évéler et souligner les talents et les voix des femmes qui soutiennent les progrès du monde d’aujourd’hui et de demain »

©Lisa Mimoun - Emile MarcelleÉmilie Marcelle
46, rue de Verneuil – 75007 Paris
Instagram @emiliemarcelle

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