Émilie Quentin, une Mam’Zelle Choco grand cru

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Et si l’addictologie conduisait à la chocolaterie ? Émilie Quentin, psychologue de formation, a renoncé à son premier métier pour se consacrer à sa passion. La reconversion a été facilitée par la volonté d’aboutir à un résultat précis et par une succession de « bonnes rencontres ». Travail, chance et optimisme, serait-ce la trilogie de la réussite ?

Tout a commencé à l’hôpital en addictologie et en pédopsychiatrie. Afin de mettre en place des ateliers thérapeutiques, Émilie valide un CAP de chocolatier confiseur. Mais, découragée par les difficultés et les obstacles rencontrés, elle met fin à sa vie hospitalière pour créer sa chocolaterie. En 2018, elle ouvre dans la banlieue rennaise un atelier de production et commence à tisser un réseau de boutiques qui vendent ses chocolats. Si le travail en équipe lui manque beaucoup, elle poursuit son idée d’ateliers cette fois avec des cavistes et des vignerons car elle aime l’association vin-chocolat. Au lancement de son activité, ses formateurs, confiants dans le projet, lui apportent une aide précieuse pour le choix du local, l’achat du matériel, le montage des prêts ainsi que la mise en route du démarchage…

Dans d’agréables locaux baignés d’une odeur enivrante de chocolat, Émilie m’a fait découvrir son quotidien et parlé de ses projets. J’ai vu le chocolat fondre dans l’enrobeuse, couler dans le tuyau, les molécules de beurre de cacao se disperser et le chocolat se cristalliser. Ce savant travail de chimiste permet de transformer les pistoles de Sao Tomé et les pains de chocolat du Pérou en tablettes et carrés destinés à ravir nos papilles. Émilie aime mettre en avant les spécificités des différentes origines et travailler sur l’accord avec les vins et l’harmonie des bouquets. Après avoir goûté chez les producteurs qu’elle rencontre dans leur propre pays, Émilie affine sa sélection et achète auprès de coopératives ou de façonniers. Ces derniers transforment la fève et fournissent le chocolat de couverture.

Mam’zelle Choco est certifié en « Bio » et en « commerce équitable » sur toute la gamme. Bien qu’aucun produit à risque ne soit utilisé tel que le beurre, la crème ou les œufs ces labels imposent à l’entreprise des contrôles, une grande rigueur et une conformité permanentes. « Tout est pur beurre de cacao » contrairement aux chocolats contenant des huiles de palme. Émilie souhaite apprendre à travailler la cabosse. C’est la prochaine étape qui lui tient particulièrement à cœur. Elle ne nous en dira pas plus pour le moment…

Les mendiants, les mini-tablettes, le chocolat en vrac patientent à l’abri de la lumière en attendant leur rencontre avec les gourmets dans les épiceries fines, les magasins bio, ou chez certains cavistes. Je les ai goûtés, impossible de résister à cette tentation et je suis devenue… un peu addict !

Brigitte Leprince

©Mam'Zelle Choco

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