Sabine Tournier, les animaux au service de la thérapie

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Partons avec Sabine Tournier à la découverte de l’équithérapie et de la médiation animale, des approches de la maladie et de la souffrance au travers du cheval de plus en plus reconnues pour leur action en matière de rééducation, de mieux vivre avec le handicap ou encore de gestion de la dépression ou du stress.

©Ecuries SonjahLe cheval, de par sa présence apaisante, sait transmettre un sentiment de stabilité et de sérénité, se révélant un partenaire de choix lors des séances, apportant un bienfait non négligeable pour le patient, tant sur les plans cognitif et psychique, que psychologique, social et affectif. Au travers de l’écoute, du contact physique avec l’animal, des soins, Sabine vit une histoire toujours particulière avec les personnes qui viennent à ses écuries, la toute première ayant été, et demeure toujours, celle avec sa fille Nina, hancicapée, et Méo, le Gypsy Cob. Au fil des années, un lien indéfectible s’est tissé entre les trois.

♦ Pouvez-vous nous présenter les écuries Sonjah ?
C’est une écurie privée, installée dans la jolie commune de Saint-Geniès-des-Mourgues, à côté de Montpellier. Créée en 2007, l’écurie d’alors proposait des activités très différentes de celles d’aujourd’hui. C’était une écurie de commerce et de valorisation de chevaux. L’accompagnement par le cheval, l’équithérapie sont devenus peu à peu les identités mêmes des écuries à partir de 2016. Depuis c’est un lieu où cohabitent d’un côté le sport avec les cours de dressage académique et, de l’autre, la thérapie au sens large du terme. Je propose tous types d’accompagnement par et avec le cheval. J’accueille des profils de personnes très différents et les activités de l’écurie sont réparties de façon assez équilibrées. Aucune activité ne se détache véritablement par rapport à une autre.

♦ Quelle a été votre formation pour devenir équithérapeuthe ?
Au départ, je ne me destinais pas du tout à l’équithérapie, c’est elle qui est venue à moi et c’est assez magique comme aventure, un chemin de vie en somme… J’ai commencé à m’y intéresser à la naissance de ma fille, en 2012, lorsque je me suis rendue compte que pour la pathologie dont elle souffrait l’hippothérapie (rééducation fonctionnelle à cheval) était préconisée dans des pays comme le Canada, les États-Unis et la Suisse, entre autres. Je suis partie me former en Suisse. Également, diplômée de l’école française de sophrologie, j’ai mis au point au fur et à mesure mes propres méthodes grâce à mon bagage de cavalière enseignante, spécialisée en hippothérapie.

♦ Quelle activité est la plus demandeuse en investissement personnel ? Laquelle vous apporte le plus de satisfaction ? Une séance vous a-t-elle particulièrement marquée, touchée ?
J’ai la chance de pouvoir faire ce que j’aime et je travaille toujours dans et avec l’instant présent. Mes séances ne sont jamais préparées à l’avance, de manière à ce qu’elles soient au plus près possible des besoins des personnes qui viennent à l’écurie. De les voir reprendre confiance en elles, retrouver l’estime de soi, s’autoriser de nouveau à exister ou retrouver du plaisir ou la volonté de se lancer des défis, c’est toujours touchant. Nous assistons parfois à des instants de magie, des petits miracles du quotidien qui peuvent paraître anodins pour un œil extérieur mais qui ont une importance particulière pour les familles, les accompagnants ou les personnes qui vivent la séance. Dans l’ensemble, je suis toujours touchée par ce lieu et par le fait qu’il soit devenu un cocon où les gens se sentent si bien. Et je suis bien évidemment reconnaissante à mes chevaux pour leur présence indéfectible et tout ce qu’ils nous apportent.

♦ Est-il possible se former à vos côtés en équithérapie ?
Pour l’instant, non, mais c’est dans mes projets, effectivement, car j’aimerais ouvrir prochainement un centre de formation.

Laissons le mot de la fin au grec Xénophon, élève de Socrate, tour à tour militaire, philosophe et cavalier émérite, qui déjà reconnaissait que « le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et pour le cœur ».

Nancy Besse

Écuries Sonjah, 34160 Saint-Génies-des-Mourgues, Tél 06 15 99 04 08.

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