Stéphanie des Horts, James Bond au féminin

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Stéphanie écrit sur la vie de femmes qui se sont illustrées au siècle dernier. Politiques, espionnes, artistes ou séductrices, ses héroïnes ont toutes ce petit quelque chose qui les fait remarquer dans le monde anglo-saxon et un sacré caractère qui les destine à une vie hors du commun.

Cap sur la perfide Albion

« J’ai toujours rêvé être une Anglaise, mon grand drame est d’être née Française. » Cet aveu, elle le fait sans aucune honte, en ajoutant qu’elle aime leur histoire, leur culture et même Charles III qu’elle adore ! Très tournée vers la littérature étudiée après le bac, elle apprécie chez les Anglais leurs sentiments tenus, ceux qu’on peut retrouver chez Shakespeare, les sœurs Brontë ou Jane Austen. Après un passage par une maîtrise et un emploi dans la communication, elle continue à lire des livres anglais ou américains et n’aurait manqué sous aucun prétexte le rendez-vous du festival de Shakespeare chaque année le 16 avril à Stratford. Critique littéraire, chroniqueuse au Magazine du livre, un jour elle prend un tournant et décide d’écrire à son tour.

La littérature salvatrice

Cafard ou dépression, tous les moments sombres sont balayés si on lit des romans où l’héroïne vit des heures plus tristes que soi. Telle Madame Bovary, Stéphanie s’ennuyait dans sa vie en province et dans son mariage et l’écriture est ainsi venue presque naturellement. Grâce à Patrick Besson qui la met en contact avec l’éditeur Jean-Marc Roberts qui la lit à son tour en concluant : « C’est pas mal, mais la fin est complètement ratée. Refaites-la et je vous publierai ». Cela ne fut pas le cas, mais Stéphanie a poursuivi son projet en envoyant ses manuscrits à d’autres éditeurs, jusqu’au jour où elle sera enfin publiée.

Des femmes, mais quelles femmes !

« Quand j’écris, je suis sous hypnose de 5 heures à 9 heures du matin et je deviens la femme sur laquelle j’écris. Je les aime élégantes avec des bijoux de chez Cartier et je les préfère en Balenciaga plutôt qu’en Uniqlo ». Elle a été Pamela Harriman avec pour amant Gianni Agnelli et Cynthia ou Betty Pack, une espionne aux amours multiples « J’ai changé tout de même le cours de la guerre ». Quand arrive 9 heures, Stéphanie est arrachée à son monde quand le quotidien reprend ses droits, le mari et son petit-déjeuner, sa mère qui téléphone et sa fille qui la réclame. Et là, elle a juste envie de hurler et de retourner dans l’existence rêvée de son héroïne, car la vie dans ce 21ème siècle ne lui semble pas être la sienne.

Journaux intimes, biographies et podcasts, telle une James Bond au féminin, tout la met sur la piste de son héroïne. Comme « Les heureux du monde » sur les Murphy, l’entourage des Fitzgerald et des Hemingway. « J’aurais voulu vivre dans les années 30 et rencontrer Scott ou Ernst. J’ai adoré être Betty, parce que c’est une patriote et qu’elle est tombée amoureuse de chacune de ses proies. Je rêve d’être un écrivain dans sa tour d’ivoire, je ne suis pas vraiment Stéphanie des Horts, je suis mes héroïnes ! ».

Vicky Sommet

« Cynthia – L’espionne qui aimait les hommes » (éditions Albin Michel, avril 2023).

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