Chacun son shibui

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Dans notre pays la sensation de sécheresse et d’aspérité, ressentie lors de la dégustation de certains carrés de chocolat ou de certains verres de vin, peut rapidement être considérée comme désagréable. Cette « astringence » , l’équivalent du « shibui » japonais n’a pas du tout la même résonance au pays du soleil levant. En japonais le terme est fréquemment utilisé pour désigner un homme raffiné voire un « dandy ». Une voix « shibui » qualifie une voix grave, un peu rauque mais plaisante à entendre. Quant aux couleurs « astringentes », elles sont généralement sombres, mates mais de bon goût. L’univers astringent est donc très varié entre l’Orient et l’Occident et étonnamment riche sur le plan esthétique et gustatif. Alors que le sucré nous réconforte et que le salé nous donne de l’énergie, à quel besoin l’astringent constitue-t-il une réponse ?  À méditer sobrement en observant les Iraniens apprécier les fruits verts, les Coréens friands de kaki et les Africains se délecter de noix de kola…

Brigitte Leprince

LIRE L’astringent de Ryoko Sekiguchi (Les ateliers d’Argol, 2012)

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