Couper les mouchoirs en quatre

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En bonne petite ménagère que je suis, me voici confrontée à un vide profond, vivant seule et confinée dans mon deux pièces parisien. Plus personne à inviter. Bien sûr, l’écriture occupe une partie de ma journée, les messages à des proches aussi, mais le reste du temps je meuble en coupant des mouchoirs balsamiques en quatre. Plutôt que des cheveux, cela occupe le temps avec un travail manuel de précision qui demande concentration, adresse et conviction. Ils doivent tous être de la même taille. Pourquoi je les coupe ? Plus de PQ dans les supermarchés ! Et, entre parenthèses, les consommateurs s’en serviraient pour se moucher, plutôt que de mouchoirs en papier, parce que c’est moins cher. De mon côté ayant un vieux stock de mouchoirs balsamiques non utilisés qui semblaient avoir dépassé la date de péremption, je les recycle en les coupant en petites feuilles identiques. À chacun d’entre nous de trouver son exutoire !

Outre cet exercice de travail manuel, j’exerce ce qui semble constituer un nouveau mode d’expression, un geste de solidarité et d’entraide qui aide à vaincre le découragement ambiant. Depuis peu, en effet, j’ouvre ma fenêtre parisienne à 20 heures pour écouter et me joindre aux applaudissements dédiés à nos soignants et participer à l’animation sonore qui en découle dans la plupart des immeubles français donnant sur la rue, comme dans ceux des autres pays touchés par le Covid-19. En tant que locataire de plusieurs fenêtres sur cour, je me console en applaudissant seule dans cette caisse de résonance dans le but, peut-être, d’attirer encore plus de solidarité. Voyez qu’en cherchant bien on peut trouver des aspects positifs durant n’importe quelle crise !

Isabelle Brisson

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