Suivre sa voie

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Rebelle, adjectif sémantiquement unisexe, est utilisé à l’envi et galvaudé. Car on le sait, la désobéissance au féminin se paye souvent au prix fort, marginalise, isole, engendre des incompréhensions, des ruptures, des fractures, des blessures… En témoignent ces films et textes racontant ces épreuves vécues par des femmes en lutte contre le carcan des conventions, de la religion qui les laissèrent meurtries ou grandies, tout comme leur entourage.

« Mademoiselle Dickinson vous serez seule dans votre rébellion ! » assène la directrice du pensionnat de jeunes filles dans la Nouvelle-Angleterre puritaine du milieu du XIXe siècle à la future poétesse américaine en herbe au caractère complexe et fantasque. Emily Dickinson, l’histoire d’une passion.

« Réfléchis bien au chemin que tu prends » sermonne le patriarche dans Une famille heureuse face à Manana, quinquagénaire qui décide de prendre le large et plaque toute sa smala géorgienne… juste pour vivre seule.

« La maison est bien chauffée, Les enfants dorment à poings fermés. Tu attaches tes cheveux, défais un bouton de ton chemisier. Tu t’approches d’eux, ne les embrasses pas pour ne pas les réveiller. Tu sors ». Elle s’appelait Suzanne Meloche, son nom ne vous dit peut-être rien mais grâce à sa petite-fille Anaïs Barbeau-Lavalette, vous ne l’oublierez pas. Au-delà du portrait d’une grand-mère au comportement radical et révoltant -celui d’une femme abandonnant ses enfants, choisissant de vivre sa vie, de Londres à Bruxelles en passant par les États-Unis, sœur d’armes de la cause noire-  on découvre une femme révoltée.

 Christine Fleurot

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