Anne-Claire Poignard, une reporter passionnée

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Quand Anne-Claire n’est pas en reportage, elle travaille en plateau. Reporter à France Télévisions, elle peut aussi bien assurer la présentation de Télématin à 6h30, dont les sujets sont décidés lors de la première conférence de rédaction à 3 heures du matin, qu’effectuer des chroniques ou intervenir au cours du journal pour apporter un éclairage complémentaire. Portrait d’une femme en mouvement !

♦ Comment vous est venue votre vocation ? Racontez-nous vos premiers pas.
Je ne suis pas née en me disant je veux être journaliste. Le premier scintillement s’est produit aux États-Unis lorsque, dans le cadre de mes études de Sciences Politiques, j’ai été amenée à rencontrer des professeurs, anciens correspondants de la Maison Blanche pour le Washington Post et j’ai senti une petite lumière s’allumer. Le vrai déclic a eu lieu à Ouest-France lors d’un stage au cours duquel j’ai suivi un journaliste de la rédaction et là je me suis dit : c’est ce que je veux faire ! À partir de ce moment-là, les choses s’enchaînent, j’intègre le Centre de Formation des Journalistes à Paris (CFJ) et je décroche une bourse pour France Télévisions, un premier CDD qui sera renouvelé tous les ans jusqu’à ma titularisation.

♦ Parlez- nous de votre quotidien. À quoi ressemble-t-il ?
Je travaille au sein du Service Enquêtes et Reportages de la rédaction de France Télévisions, c’est une couverture de l’actualité en France et à l’étranger. Parfois, en arrivant à la rédaction, on apprend qu’on part sur le champ, à trois très souvent : un rédacteur, un cameraman et un monteur. Cette triple compétence nous assure une grande autonomie et nous permet d’envoyer, dix minutes avant le journal télévisé, un sujet « clés en mains » prêt à être diffusé. Il est loin le temps où les bobines attendaient d’embarquer sur le tarmac ! Nous avons « des fixeurs » locaux, ce sont des personnes qui habitent sur place et qui ont un bon carnet d’adresses. Ils sont « nos yeux et nos oreilles » dans le pays et nos interprètes.

♦ Vous rentrez d’Ukraine. Quels sont les risques sur le terrain ?
On essaie de se poser les bonnes questions, de maîtriser le risque et de ne pas commettre d’imprudence. C’est un métier de plein-air. Ce que j’aime le plus, c’est l’adrénaline de l’imprévu, la sensation d’aventure et celle de me trouver où l’Histoire se déroule. C’est exactement ce que j’ai ressenti lorsque, à l’occasion d’un reportage en Floride, on nous a demandé de prendre le premier avion pour Cuba car Fidel Castro venait de décéder.

©Anne-Claire Poignard Lorsque l’actualité est plus calme on propose des idées de sujets qui peuvent s’avérer tout aussi marquants comme a pu l’être ce reportage sur les médecins de la Chaîne de l’Espoir¹ que nous avons suivis au Mali. Ils vont régulièrement en mission pour y effectuer des interventions sur des enfants. Nous les avons côtoyés et avons rencontré de jeunes patients dont la vie était parfois suspendue à ces opérations. 

♦ Quelle est votre principale qualité ?  La curiosité des gens et de leur vie.

♦ Quel est votre souvenir le plus émouvant ?
La rencontre avec les vétérans réunis à l’occasion du 70ème anniversaire du débarquement.

Le projet d’Anne-Claire ? Continuer le plus longtemps possible ce métier captivant, ouvert et varié. C’est son vœu le plus cher et on lui souhaite de le réaliser.

Brigitte Leprince
Mid&Ouest

¹Ce reportage intitulé « Les sourires de l’espoir » a valu à Anne-Claire et son équipe un des prix de la fondation Varenne qui soutient les professionnels de l’information.

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