Virginie Greggory, l’art de dénicher des trésors

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L’envie de dénicher des pépites dans des endroits inattendus de cet Ouest longtemps délaissé a fait de Virginie Greggory, insatiable curieuse pour qui chaque jour réserve son lot de surprises, une incontournable du marché de l’art de la région Bretagne Pays de la Loire où elle représente Christie’s.

Avant que la vraie vie ne commence

Si, avec l’École du Louvre, Virginie a très tôt exprimé son attrait pour l’art, ses premières expériences professionnelles se sont pourtant déroulées dans un tout autre domaine… En effet, elle commence par travailler pour la Coupe America, puis pour l’agence de communication du groupe LVMH où elle noue des contacts. Sa vie familiale l’absorbe pendant quelques années jusqu’à ce que le domaine artistique la picote à nouveau. Elle s’inscrit à l’école Christie’s Education à Paris pour y affiner sa formation. François Pinault achète Christie’s en 1998, mais il n’y a jamais eu personne dans l’Ouest du fait que pendant longtemps les maisons de vente internationales n’ont pas eu le droit de s’installer en France et résidaient toutes à Monaco. En 2001, une nouvelle loi permet ces implantations et deux ans plus tard Virginie saisit l’opportunité pour ouvrir une antenne Christie’s à Nantes couvrant la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie. Sa « vraie vie » va pouvoir commencer !

Une centaine de personnes dont des experts spécialisés travaillent pour la maison Christie’s et sont pour la plupart basés à Paris où se déroulent de nombreuses ventes physiques en parallèle des ventes en ligne. Les objets s’envolent parfois très loin à New York, Hong-Kong…

Des découvertes inattendues

Au début tout se faisait au domicile des « vendeurs ». Virginie allait expertiser les objets « in situ » et c’est ainsi qu’elle a déniché la figure de reliquaire Kota dans une cuisine à côté de la hotte où avaient mijoté des décennies de repas familiaux. Elle était bien noircie mais heureusement les propriétaires avaient eu la bonne idée de ne pas la nettoyer et elle était intacte. Chez un agriculteur vendéen, à même la terre battue de sa grange, languissaient des portraits de la Vierge et de l’Ange de l’Annonciation de Giovanni Battista Salvi dit Sassoferrato qui avaient fait partie de la collection de Joséphine de Beauharnais. Dans un château angevin dormaient de belles tapisseries des Gobelins. À Vannes sommeillaient de magnifiques tableaux anciens et à La Baule l’attendaient des bijoux d’une qualité exceptionnelle. Virginie a aussi eu le plaisir de découvrir de magnifiques collections d’Art Déco et reste toujours très éveillée aux objets asiatiques rapportés par des aïeuls dont les Chinois raffolent et qu’ils n’hésitent pas à acquérir pour de petites fortunes. On trouve des trésors dans tous les coins de France car la Révolution a dispersé les objets sur le territoire, ce qui n’est pas le cas en Angleterre où l’histoire du pays est différente et le droit d’aînesse demeure.

Ces découvertes inattendues pimentent agréablement le métier et sont le rêve des amateurs d’art. Le plaisir se poursuit aussi en accompagnant le périple des objets.

Un métier en mutation

Le Covid a considérablement modifié le travail de Virginie en sédentarisant la profession. Petit à petit les estimations se sont faites sur photos et les ventes en ligne ont été autorisées. On peut dire que la pandémie a donné un coup d’accélérateur au marché de l’art dont les prix s’envolent car au même titre que l’or il constitue une valeur refuge. Par ailleurs, l’outil internet véritable partenaire, séduit une clientèle plus jeune qui peut effectuer ses transactions depuis le domicile, que ce soit pour les ventes ou pour les achats. Si Virginie a vu ses déplacements diminuer, elle aime toujours se rendre de temps à autre sur le terrain lors d’expertises importantes car les photos obligent à émettre des réserves en raison des dissimulations de défauts toujours possibles. En octobre 2023, les œuvres de l’École de Pont-Aven du grand collectionneur Sam Josefowitz ont fait l’objet d’une vente à Paris et Virginie a eu le plaisir de partager ce moment.

Les ventes sont de plus en plus prestigieuses, les prix de plus en plus élevés pour battre des records lors ce certaines frénésies, les objets d’une qualité toujours plus rare mais Virginie, qui a su s’adapter, conserve une passion intacte pour son métier.

Brigitte Leprince

Christie’s Bretagne Pays de la Loire et Normandie
vgreggory@christiespartners.com

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